Le terme d'hystérie vient du médecin grec Hippocrate, qui inventa ce mot pour décrire une maladie qui avait déjà été étudiée par les Égyptiens. Le terme est dérivé du mot grec hystera, signifiant l'utérus. La maladie était donc intimement liée à l'utérus ; la théorie admise étant que celui-ci se déplaçait dans le corps, créant les symptômes.
Platon décrivait ainsi ses causes et ses manifestations dans Timée : "L'utérus est un animal qui désire engendrer des enfants. Lorsqu'il demeure stérile trop longtemps après la puberté, il devient inquiet et, s'avançant à travers le corps et coupant le passage à l'air, il gêne la respiration, provoque de grandes souffrances et toutes espèces de maladies".
Au Moyen Âge, les hystériques (sorcières, etc.) étaient considérées comme possédées par le diable et souvent brûlées.
Charles Le Pois fut le premier médecin à prétendre avoir localisé mentalement l'hystérie en 1618 et c'est Thomas Willis qui a le mieux défendu cette idée. Plus tard c'est le médecins Paul Briquet qui dénombra un cas d'hystérie masculine pour 20 cas d'hystérie féminine à la suite d'une étude publiée en 1855 et basée sur 430 patients. Notons qu'il prétendait que cette affection était absente chez les religieuses mais fréquentes chez les prostituées.
C'est ensuite le neurologue Charcot qui - tout en conservant l'idée d'une localisation cérébrale et à son corps défendant - promut l'idée d'une origine psychogène de l'affection en faisant apparaître et disparaître les symptômes par hypnose.
Ambroise-Auguste Liébeault et Bernheim de Nancy défendaient l'idée que l'hystérie était d'origine affective et émotive en promouvant le traitement par psychothérapie.
Enfin, ce sont les travaux que Sigmund Freud a réalisé avec Joseph Breuer qui l'ont mis sur les traces de la construction du modèle psychanalytique. Freud élabore les notions de psychonévrose de défense et de libido. Deux ans plus tard seront publiées les Études sur l'hystérie. Breuer n'était pas d'accord avec Freud sur le fait que toutes les hystériques avaient subi un traumatisme sexuel, la plupart du temps une séduction d'adulte, ou dans nos termes actuels un "abus". Il partageait par contre l'idée qu'un traumatisme vécu était à l'origine des troubles hystériques.
L'étude des causes et des facteurs de l'hystérie a donc beaucoup évolué en fonction des époques et des modes. L'hystérie reste encore très controversée.
L'hystérie était traitée, dans l'Antiquité et au Moyen-Age, par des fumigations vaginales.
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