Pendant les IIIe et IVe Républiques, la communication présidentielle auprès du grand public a longtemps été quasi inexistante et limitée essentiellement au support médiatique dominant de l'époque, la presse écrite.
Le premier à s'adresser aux Français à la radio (sur la station Radio Paris) fut un ancien président de la République devenu président du conseil, Gaston Doumergue, qui s'exprime pendant quinze minutes le 24 mars 1934 pour parler de son projet de révisions des lois constitutionnelles de 1875. L'Illustration consacre trois pages à cet évènement. Durant son passage à la tête du gouvernement en 1934, il prononce en tout huit discours radiodiffusés.
Le premier chef de l'État en exercice à intervenir toujours sur ce support fut Albert Lebrun à l'occasion du cinquantenaire de la Statue de la Liberté, lors d'une émission en "duplex" organisée entre New York et Paris et diffusée tant aux États-Unis qu'en France le 28 octobre 1936, répondant au discours du président américain Franklin Delano Roosevelt.
C'est réellement Charles de Gaulle, souhaitant créer une relation particulière entre le chef de l'État et le peuple français, que l'utilisation des médias de masse par la présidence va se généraliser sous la Cinquième République. La communication gaullienne repose alors sur deux armes principales, minutées et orchestrées avec précision : les conférences de presse régulières (le général de Gaulle en réalise dix-sept durant ses dix ans passés à l'Élysée) et les allocutions radiodiffusées (il est ainsi le premier président à utiliser de manière massive tant la radio que la télévision, par le biais notamment du contrôle total de l'ORTF par l'État). À ce titre, il est l'initiateur, et cela dès le 28 décembre 1958 (avant même son investiture), de la tradition de la présentation à la Nation des voeux présidentiels pour la nouvelle année.
À partir de 1965, il crée également la pratique des entretiens accordés à un journaliste sélectionné (en l'occurrence Michel Droit, avec lequel il se prêtera à cet exercice à cinq reprises : trois les 13, 14 et 15 décembre 1965 durant l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle, un le 7 juin 1968 pour revenir sur les événements de mai et un le 10 avril 1969 en vue du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation). Le premier président de la Cinquième République a ainsi réalisé en dix ans pas moins de 62 allocutions radiodiffusées.
L'utilisation de ces différents supports audiovisuels s'est par la suite particulièrement amplifiée et modifiée avec l'évolution des techniques et de la culture politique et en fonction de la personnalité des différents titulaires de la fonction.
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