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Friand de culture, avide de savoir ?

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vendredi 31 décembre 2010

L'origine du terme "Soap opera"

Ménagère Soap Opera Television
Un "soap opera" (anglicisme, parfois abrégé en "soap") ou roman-savon (au Québec) est un type de feuilleton radiodiffusé ou télévisé. Cette désignation provient du fait que les premiers feuilletons radiophoniques américains étaient produits et sponsorisés par des fabricants de savons et autres produits d'hygiène comme Procter&Gamble, Colgate-Palmolive et Lever Brothers.
Aux États-Unis, les premiers soap operas étaient radiodiffusés en semaine, à une heure où ils pouvaient être suivis par les femmes au foyer ; ces feuilletons sont donc conçus à l’origine pour une audience majoritairement féminine.


Soap Opera Santa Barbara
Le terme "soap opera" a parfois été employé pour désigner tout type de feuilleton sentimental ; selon le Guide Totem consacré aux séries télévisées, les soap operas sont des feuilletons "à la Santa Barbara", des "mélodrames où sexe, argent et arrivisme sont les maîtres mots". Toutefois, le terme désigne également des feuilletons britanniques plus réalistes, ayant pour cadre un milieu moins glamour, comme Coronation Street.
Dans de nombreux soap operas, en particulier les soaps diffusés en journée aux États-Unis, les personnages sont beaux, séduisants, glamour et riches. Les soaps australiens ou britanniques se focalisent davantage sur des personnages moins inaccessibles et sur des situations plus terre-à-terre, et ont souvent pour cadre un milieu ouvrier. Les soaps australiens et britanniques reposent également en grande partie sur des intrigues à caractère sentimental. En Russie, les soaps les plus connus exploitent l’image "romantique" des criminels ou des magnats de l’industrie.


L'une des caractéristiques essentielles des soap operas est leur type de narration, où les fins ouvertes et les histoires s’étalant sur plusieurs épisodes sont autant de traits récurrents. Un soap opera repose également sur plusieurs histoires parallèles qui peuvent soit s’entremêler et influer les unes sur les autres, soit rester indépendantes les unes des autres. Ainsi, dans un soap quotidien, une intrigue en cours ne sera pas nécessairement évoquée dans tous les épisodes diffusés dans la même semaine ; de même, il est rare que l’un des acteurs du feuilleton apparaisse dans tous les épisodes de la semaine. Les épisodes d’un soap opera s’achèvent habituellement par un cliffhanger.


En 1976, le magazine Time a estimé que les soaps diffusés en cours de journée sur les chaînes américaines constituaient le "marché le plus lucratif de la télévision", étant donné la fidélité de leurs téléspectateurs et l’allongement de la durée des épisodes de plusieurs feuilletons (passant d’une demi-heure à une heure), visant à augmenter les revenus publicitaires.

jeudi 30 décembre 2010

La particularité du droit d'auteur de Peter Pan

Peter Pan in Kensington Gardens
Peter Pan est un personnage fictif créé par l'auteur écossais James M. Barrie. Il fait sa première apparition imprimée en 1902 dans le livre The Little White Bird (littéralement, le petit oiseau blanc). Barrie développe le personnage de Peter pour créer la pièce de théâtre Peter Pan or The Boy Who Wouldn't Grow Up (Peter Pan ou le garçon qui ne voulait pas grandir) dont la première eut lieu à Londres le 27 décembre 1904. En 1906, la partie de The Little White Bird concernant Peter Pan est publiée seule : Peter Pan in Kensington Gardens, illustrée par Arthur Rackham. Enfin, Barrie adapta la pièce en un roman publié en 1911 et titré Peter and Wendy, connue actuellement sous le titre Peter Pan.


En 1929, le directeur de l'établissement le Great Osmond Street Hospital, un ami de James M. Barrie, le sollicite pour une tournée de lectures, susceptibles d'amener des fonds pour financer des travaux de reconstruction. De nature réservée, Barrie refuse mais promet de "voir ce qu'il pourrait faire d'autre". En avril de la même année, il a trouvé. Il cède tous ses droits sur Peter Pan, volonté qu'il confirmera dans son testament à sa mort, le 18 juin 1937 raconte le journal Libération dans un article de Frédérique Roussel.


Peter Pan Great Osmond Street Hospital
En 1987, l'oeuvre tombe dans le domaine public cinquante ans après la mort de l'auteur (Barrie est mort en 1937). Un ancien Premier ministre alors député, lord Callaghan, s'émeut de la dilapidation dans la nature de ce trésor national ; il dépose un projet de loi à la Chambre des lords pour perpétuer à jamais les droits de l'hôpital sur les oeuvres du cycle Peter Pan au Royaume-Uni (with a compulsory licence provision). La déclaration figure dans la section 301 du Copyright, Designs and Patents Act de 1988. Cette loi ordonne donc de reverser les droits de la pièce Peter Pan de Sir J. M. Barrie à l'hôpital pour enfants malades à Great Ormond Street à Londres lorsqu'elle est jouée en public, publiée à des fins commerciales, diffusée ou incluse dans des programmes câblés.


Quelques années plus tard, en 1995, l'Europe décide de porter la durée des droits à soixante-dix ans après la mort de l'auteur. Tombé dans le domaine public pendant huit ans, Peter Pan redevient alors propriété de l'hôpital londonien jusqu'en en 2007. Le 1er janvier 2008, le monde entier, à l'exception du Royaume-Uni, dispose de Peter Pan comme il l'entend.
Ce droit d'auteur unique au Royaume-Uni cessera à la disparition du Great Ormond Street Hospital, ou à l'abolition de cette section.

mercredi 29 décembre 2010

Le record du monde de Rubik's Cube

Erno Rubik Cube
Le Rubik’s Cube est inventé en 1974 par Ernő Rubik, un sculpteur et professeur d’architecture hongrois, qui s’intéresse à la géométrie et à l’étude des formes en 3D. Ernő Rubik obtient en 1975 le brevet hongrois HU170062 pour le Magic Cube, mais ne demande pas de brevet international. Le produit est testé en 1977, et les premiers cubes se vendent peu après dans les boutiques de jouets de Budapest.


L’idée initiale d’Ernő Rubik était de construire le cube afin d’amener ses étudiants à deviner quel était son mécanisme interne, comment les petits cubes pouvaient tourner suivant trois axes tout en restant solidaires, et donc de les amener à réfléchir en 3 dimensions. Ce n’est qu’ensuite qu’il eut l’idée (sur la suggestion d’un ami) de colorer chaque face d’une couleur différente, constatant alors qu’après mélange, l’ordre initial du cube s’avérait extrêmement difficile à retrouver. Il eut alors l’idée de le commercialiser en tant que "casse-tête" mathématique.


Rubik's Cube
En Hongrie, le cube gagne en popularité par le bouche-à-oreille, et est bientôt connu dans toute l’Europe. En septembre 1979, à l'instigation de Bernard Farkas, un accord est signé avec Ideal Toys pour distribuer le cube mondialement. Ideal Toys renomme alors le cube "Rubik’s Cube" et les premiers exemplaires sont exportés de Hongrie vers mai 1980, en direction de Londres, de New York et de Paris.
Le Rubik’s Cube atteint son maximum de popularité au début des années 1980. Plus de 100 millions de cubes sont vendus entre 1980 et 1982.
En 1981, Patrick Bossert, écolier britannique de douze ans, publie sa solution détaillée. You can do the cube se vend à 1,5 million d’exemplaires à travers le monde, dans 17 éditions différentes.


On peut tenter de chercher la solution au hasard, mais étant donnée l’espérance de vie humaine, ce n’est pas une solution viable. Il a donc fallu inventer des méthodes pour résoudre le cube. La légende veut qu’Ernő Rubik lui-même y ait passé plus d'un mois.
On peut manipuler le cube méthodiquement, selon des séquences de mouvements prédéfinies qui permettent de remonter le cube progressivement, c’est-à-dire de déplacer et d’orienter les petits cubes par étapes, sans perdre les fruits de son travail préalable. Voici quelques noms de méthode :
- la méthode "couche par couche"
- la méthode d’Ofapel
- la méthode de Lars Petrus
- la méthode de Jessica Fridrich
- les méthodes corners first (Guimond, Ortega, Waterman)...


Il existe une World Cube Association qui organise des championnats suivant des règles précises : chaque candidat utilise son cube personnel (parfois lubrifié) et la position de départ est la même pour tout le monde. Le premier championnat du monde s’est déroulé à Budapest en 1982.
Le temps le plus rapide jamais réalisé officiellement est de 6,77s, détenu par Feliks Zemdegs le 13 novembre 2010 au Melbourne Cube Day 2010.
Le record officiel basé sur la moyenne de 3 cubes parmi 5 (excluant l’essai le plus rapide et le plus lent) est de 7.91s. détenu par Feliks Zemdegs, le 13 novembre 2010 au Melbourne Cube Day 2010.







mardi 28 décembre 2010

Les particularités du hibou grand-duc

Hibou grand duc d'Europe
Avec ses 70 cm de haut, le Hibou grand-duc ou Grand-duc d'Europe (Bubo bubo en latin en référence aux sons qu'il peut émettre) est le plus grand des rapaces nocturnes d'Europe : il fait le double de son congénère le hibou moyen-duc. Qualifiée d'aristocratique, sa silhouette est massive, sa tête, piquée de deux gros yeux rouge-orangé est surmontée d'aigrettes de 8 cm environ (normalement horizontales et un peu repliées vers l'arrière), que l'oiseau dresse verticalement s'il est excité ou dérangé. Rappelons que ces touffes de plumes, ne jouent aucun rôle dans l'audition.


Il est répandu dans toute l'Europe en dehors de la partie la plus occidentale et ne doit pas être confondu avec le Grand-duc d'Amérique. En France, on le trouve dans les zones rocheuses de l'est, du centre et du sud. On le rencontre aussi bien dans les plaines que dans les montagnes. Il aime particulièrement les falaises, près des plans d'eau.
Très discret, il s'installe sur des corniches rocheuses, sur les remparts d'un vieux château ou à même le sol ; parfois dans les régions du nord, dans un trou d'arbre mais sans aucun doute, sa préférence va aux grandes falaises proches d'un plan d'eau.


En Europe, il a longtemps été pourchassé comme oiseau de malheur ou parce qu'on croyait se protéger en le clouant sur les portes de granges, avant qu'on ne s'aperçoive de sa grande utilité écologique et agronomique et qu'il soit protégé par la loi. Les causes de sa disparition sont le recul, la dégradation ou la fragmentation écologique de son habitat, les pesticides agricoles, les poisons utilisés contre les rongeurs (bromadiolone notamment), les accidents dus aux véhicules et la pollution lumineuse, car il est très sensible à l'éblouissement des phares de voitures.

lundi 27 décembre 2010

L'origine du Badminton

Le badminton est un sport de raquette qui oppose soit deux joueurs (simples) soit deux paires (doubles), placés dans deux demi-terrains séparés par un filet. Les joueurs, appelés badistes, marquent des points en frappant un volant à l'aide d'une raquette pour le faire tomber dans le demi-terrain adverse. L'échange se termine dès que le volant touche le sol.


La Fillette au Volant Chardin
Pratiqué par les Indiens d'Amérique latine il y a quelque 2000 ans, on retrouve des images de jeu du volant au XVIIe siècle dans les peintures d'artistes célèbres de l'époque (voir ci-contre La Fillette au Volant de Chardin). L’un des ancêtres du badminton est le battledore and shuttlecock pratiqué en Angleterre dès le Moyen Âge, l’objet du jeu étant de maintenir en l’air un shuttlecock (volant) à l’aide d’une battledore (raquette ou palette).


Badminton origine
Quant au badminton actuel, on raconte qu’un jour de 1873, des officiers anglais revenus des Indes se trouvant réunis dans le château du Duc de Beaufort à Badminton (ville anglaise du Gloucestershire), en viennent à évoquer le jeu indien du "poona", qui se pratiquait avec une raquette et une balle légère. Ils se mettent alors en tête d’y jouer. Mais n’ayant pas de balle sous la main, ils décident d’utiliser un bouchon de Champagne, auquel ils attachent quelques plumes. Amusés et séduits par leur trouvaille, ils décident de faire connaître ce jeu, sous le nom de la ville où il est né : Badminton. Quatre ans plus tard, ils publient les premières règles du jeu et s’en attribuent la paternité, bien qu’ils n’aient en fait rien inventé.


Badminton Sport Olympique
Il n’y a pas si longtemps, ce sport passait uniquement pour un sport de plage. Depuis 1934, date de la création de la fédération internationale de badminton (BWF), plus de 150 pays se sont affiliés à cette fédération, sur les 5 continents. Ce qui chiffre à plus de 100 millions le nombre de pratiquants sur la planète. Le comité olympique a donc décidé d’inscrire cette discipline aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992, à la suite d’une démonstration à Séoul, quatre années auparavant.
Le simple et double messieurs, le simple et double dames ainsi que le double mixte sont les 5 épreuves présentées aux JO.
Actuellement, les meilleurs joueurs mondiaux sont originaires de Chine, d’Indonésie, de Corée, ou de Malaisie. En Europe, seulement deux pays rivalisent avec les Asiatiques : le Danemark et l’Angleterre.

dimanche 26 décembre 2010

Les thèses de Bombard sur la survie en mer

Alain Bombard, médecin et biologiste français, est mondialement connu pour sa traversée en solitaire de l'océan Atlantique, d'une durée de 65 jours, à bord d'un canot pneumatique (zodiac). Son expérience l'a incité à énoncer différentes règles de survie en mer, qui ont fait l'objet de vives critiques.


Alain Bompard à bord de l'Hérétique
En 1952, se spécialisant dans les questions de survie en mer il part de la principauté de Monaco à bord d'un Zodiac, l'Hérétique, doté d'une voile et avec de rares équipements, dont un sextant, un filet à plancton, des cartes et quelques livres.
Bientôt il se retrouve sans rien à l'horizon, au bon vouloir du vent et des courants. Les premiers jours, il se nourrit comme prévu : eau de mer et jus de poissons. Mais il devra attendre 3 semaines pour voir la pluie. Petit à petit, la peur de la mort, les diarrhées et la perte de poids l'affaiblissent. La mer se déchaîne et l'oblige à écoper sans arrêt et toujours avec les moyens du bord : sa chaussure ou son chapeau.
Au cinquantième jour, il rédige son testament. "Je tiens à dire que mon expérience est valable pour cinquante jours. Ce n’est pas parce que j’arrive mort que les naufragés doivent désespérer", écrit-il. Les dernières semaines seront très dures mais il finira par toucher terre à la Barbade le 23 décembre 1952 après 64 jours de mer. Il est dans un état de santé déplorable et doit être hospitalisé.
De retour en France, il est attendu par de nombreux journalistes et sa popularité augmente, bien que certains doutent encore et le soupçonnent d'avoir triché. Avec le récit de cette aventure, Naufragé volontaire, publié en 1954, il acquiert une renommée mondiale.


Naufragé volontaire Alain Bombard
Bombard avance deux importantes thèses concernant la survie humaine en mer.
Premièrement, il prouve, par son expérience dans l'océan Atlantique, qu'il est possible à un naufragé de survivre pendant un certain temps en mer sans eau potable ni aucune provision.
Deuxièmement, il estime que l'une des principales causes de décès de naufragés n'est pas la faim ou la soif, mais la terreur et le désespoir. Il fonde sa thèse sur les naufrages tels que celui du Titanic, où certaines personnes sont mortes ou sont devenues folles même si elles avaient trouvé refuge dans les canots de sauvetage, mais aucun des enfants qui se sont retrouvés dans les canots de sauvetage n'a péri, et ceci du fait que les enfants sont moins sujets au désespoir et à la panique.


Conformément à ces deux thèses, Bombard donnait quelques conseils pratiques dans son livre "Naufragé Volontaire" :
Que manger : des poissons que l'on arrive à pêcher (à l'aide de fils de pêche) et du plancton (très riche en vitamine C, recueilli au moyen d'un filet)
Que boire : de l'eau de mer en petites quantités avant la soif et la déshydratation, sans dépasser un litre par jour, tout en buvant de l'eau extraite de poissons pressés (sauf certains poissons, comme les raies, dont le taux de salinité menacerait les reins), et de l'eau de pluie
Comment s'occuper : se donner un emploi du temps pour rythmer sa journée, et éviter l'ennui qui favorise le désespoir
Se méfier : des espadons (qui risquent de crever l'embarcation), des requins, mais surtout du désespoir (Bombard prenait sa tension chaque jour et la notait sur un carnet : ses minima ne se trouvent pas à la fin du trajet, mais aux moments de désespoir).

vendredi 24 décembre 2010

La tradition de la bûche de Noël

En France, en Belgique, au Québec, au Vietnam, au Liban, et généralement dans les pays francophones, le repas de Noël se termine en dégustant la bûche de Noël : cette tradition culinaire reproduit, en fait, un autre rite lié à la célébration du solstice d'hiver.


Bûche Âtre Feu
Depuis plusieurs siècles, en effet, on a pour habitude, lors de la veillée de Noël, de faire brûler dans l'âtre (endroit de la cheminée où l’on fait le feu, et autour duquel se déroulait la vie du ménage) une très grosse bûche qui doit se consumer très lentement. Il est choisi, de préférence, un tronc d'arbre fruitier censé garantir une bonne récolte pour l'année suivante. Lors de l'allumage, la bûche est bénie à l'aide d'une branche de buis ou de laurier, conservée depuis la fête des Rameaux. 


Lors de sa combustion, la bûche est, dans certaines régions, arrosée de vin afin d'assurer une bonne vendange, ou de sel pour se protéger des sorcières. On conserve souvent les tisons afin de préserver la maison de la foudre. On conservait aussi toute l'année du charbon qu'on faisait entrer dans la composition de plusieurs remèdes.
On disait en patois en l'allumant dans certaines régions : "Cache le feu (ancien), allume le feu (nouveau); Dieu nous comble d'allégresse". Le plus ancien de la famille arrosait alors eu bois, soit de lait, soit de miel, en mémoire des délices d'Eden, soit de vin, en souvenir de la vigne cultivée par Noé, lors de la rénovation du monde. 


A Marseille, en portant la bûche de Noël, on ne cessait de crier en patois : "Noël vient, tout bien vient". Ensuite le chef de la famille, ou, en son absence, le plus âgé, s'avançant vers la bûche pour la bénir, y versait du vin en invoquant la Sainte-Trinité, en disant : "Au nom du Père et du Fils, et du Sant-Esprit", et il y mettait le feu. 
En Bourgogne, le père de famille ordonnait à un enfant d'aller en quelque coin de la chambre prier Dieu que la souche donne des bonbons. Pendant ce temps-là on mettait au bas de chaque bout de la bûche de petits paquets de sucreries, fruits confits, noix que ces enfants venaient recueillir en croyant de bonne foi que la souche les avait donnés. Le vigneron qui n'avait pas de quoi offrir des sucreries aux enfants y mettait dessous des pruneaux et des marrons.


Bûche de Noël
La disparition des grands âtres met fin à la coutume des bûches qui y étaient brûlées : la date de naissance du dessert qui les a remplacées reste inconnue. Certains évoquent la création d'une bûche réalisée à base de crème au beurre en 1945 mais le gâteau roulé de Noël est déjà traditionnel, tout du moins dans la région Poitou-Charentes, depuis le XIXe siècle.

La légende du loup et du caribou

Au commencement, il n'y avait rien de vivant, pas d'animal, juste le premier homme et la première femme. Cette dernière demanda à Kaïla, le dieu du ciel, de peupler la terre. Il l'envoya creuser un trou dans la banquise pour y pêcher et la femme sortit un à un du trou tous les animaux qui peuplent le monde, le caribou en dernier. 


Caribou
Kaïla lui dit que le caribou était le plus beau cadeau qu'il puisse leur faire car il nourrira son peuple. La Femme relâcha le caribou et lui dit de se répandre sur la Terre et de se multiplier. Rapidement, les caribous devinrent nombreux et les fils de la femme purent le chasser pour manger sa chair et confectionner tentes et vêtements avec sa peau. Cependant, les descendants de la première femme choisissaient toujours les plus beaux animaux, si bien qu'un jour, il ne resta plus que les plus faibles et les malades, dont les inuits ne voulaient pas de peur, en les mangeant, de devenir faibles et malades comme eux. 
La femme demanda une solution à Kaïla et ce dernier alla rendre visite à Amarok, l'esprit du Loup. Il lui demanda que ses enfants, les loups, mangent les caribous maigres, malades et petits pour que les troupeaux redeviennent nombreux avec des animaux gros et gras, et que les Fils de la Femme puissent de nouveau les chasser.


Loup
C'est depuis cela que, selon la mythologie Inuit, "les Fils, le loup et le caribou ne sont devenus plus qu'un. Le caribou nourrit le loup, mais c’est le loup qui maintient le caribou en bonne santé".
Le loup est considéré comme un animal indispensable à l'entretien des populations de gros gibier grâce au type de chasse qu'il pratique. Il est ainsi complémentaire de la chasse pratiquée par les hommes.

jeudi 23 décembre 2010

Les petites histoires du débardeur

Les débardeurs Anvers
Le débardeur est un vêtement décolleté devant, dans le dos et sur les épaules ; c'est aussi un sous-vêtement.
Littéralement, le débardeur est l'ouvrier portuaire qui procède au débardage (ou débarde), c'est-à-dire qui décharge à quai toutes sortes de marchandises. Le vêtement tire donc son nom du fait qu'il reproduisait la forme des tricots des travailleurs des quais (dockers).
Un débardeur est également une personne travaillant dans une exploitation forestière et dont le travail consiste à transporter des arbres abattus de leur lieu de coupe vers une route ou un lieu de dépôt provisoire.


Il est familièrement appelé "marcel" en France. À la fin du XIXème siècle, les établissements Marcel, installés dans la région roannaise, créent leur tee-shirt et lui donnent leur nom. Durant la Première Guerre mondiale, ce que l’on appelle désormais le "marcel" est l’un des accessoires réglementaires du paquetage des poilus envoyés au front.


Débardeur Marcel Un tramway nommé désir Marlon Brando
En anglais, on le désigne sous le mot d'argot anglais wifebeater. L'expression est composée des mots wife (épouse) et beater (batteur), donc "batteur de femmes". Le terme wifebeater sert aussi à désigner, en Angleterre, la bière belge Stella Artois en raison du film de 1951 Un tramway nommé désir, où le personnage de Stanley Kowalski (Marlon Brando) abusait physiquement son épouse, Stella (Kim Hunter). Certains arguent que le mot "wifebeater" découlerait justement du personnage violent interprété par Brando.


Le débardeur est aussi un costume féminin du Carnaval de Paris et un personnage typique du Carnaval de Paris. Jusqu'au XIXe siècle inclus, en dehors de la période du Carnaval, une femme à Paris n'a pas le droit de s'habiller en homme. Pour pouvoir porter un pantalon en dehors de cette période elle doit bénéficier d'une autorisation d'un commissaire de police, délivrée sur la foi d'une ordonnance médicale attestant qu'elle en a besoin pour raisons médicales. Durant très longtemps les formes féminines sont très largement dissimulées par les vêtements. Ainsi les fesses, cuisses, jambes et mollets sont en temps normal complètement cachés par la robe et trois épaisseurs de jupons. 
Gavarni Place Saint George Paris
Une débardeuse était donc une femme ou jeune fille vêtue d'un débardeur ou pantalon, de préférence particulièrement moulant. Ce personnage est ressenti comme très érotique.
Le dessinateur Paul Gavarni s'est fait une spécialité de la représentation des débardeurs. On peut en voir un sculpté en bas-relief sur le socle du monument élevé à sa mémoire place Saint-Georges à Paris.

mercredi 22 décembre 2010

Les paroles du générique de The Big Bang Theory

Big Bang Theory
The Big Bang Theory est une sitcom américaine créée par Chuck Lorre et Bill Prady et diffusée depuis le 24 septembre 2007 sur CBS.
La série se déroule à Pasadena en Californie et suit la vie fictive de deux génies de Caltech, Leonard Hofstadter et Sheldon Cooper. Ce sont tous deux des physiciens surdoués, "nerds" de surcroît. C'est d'ailleurs autour de cela qu'est axée la majeure partie comique de la série. Ils partagent quasiment tout leur temps libre avec leurs deux amis Howard Wolowitz et Rajesh Koothrappali pour, par exemple, jouer à Halo, organiser un marathon des films Superman, jouer au Boggle klingon ou discuter de théories scientifiques très complexes.
Leur univers routinier est perturbé lorsqu'une jolie jeune femme, Penny, s'installe dans l'appartement d’en face. Leonard a immédiatement des vues sur elle, et va tout faire pour la séduire et l'intégrer au groupe et à leur univers auquel elle ne connait rien.


Our whole universe was in a hot dense state,
Then nearly fourteen billion years ago expansion started. Wait...
The Earth began to cool,
The autotrophs began to drool,
Neanderthals developed tools,
We built a wall (we built the pyramids),
Math, science, history, unraveling the mysteries,
That all started with The Big Bang.
Bang!


Notre univers tout entier était dans un état chaud et dense,
Et c’est ainsi qu’il y a presque quatorze milliards d’années l'évolution a commencé. Il a fallu attendre que…
La terre commence à se refroidir,
Les autotrophes commencent à baver,
L'homme de Neandertal fabrique des outils,
Nous avons construit un mur (nous avons construit les pyramides),
Les Mathématiques, la Science, l’Histoire ont percé le mystère,
Que tout a commencé avec le Big Bang.
Bang !




mardi 21 décembre 2010

Qu'est ce qu'un cliffhanger ?

cliffhanger to be continued
Le terme cliffhanger est une expression anglophone qui désigne, dans la terminologie des œuvres de fiction, un type de fin ouverte visant à créer un fort suspense. On dira qu’il y a cliffhanger quand un récit s’achève avant son dénouement, à un point crucial de l’intrigue, quitte à laisser un personnage dans une situation difficile, voire périlleuse. Ce type de fin, très fréquent dans les feuilletons, implique souvent que le récit en question ait une suite (d'ailleurs, on voit parfois les mots "à suivre").
Le mot cliffhanger qui signifie "personne suspendue à une falaise", est l'exemple emblématique de ce genre de situation (voire peut-être à l'origine de l'expression) : le personnage est pris au piège, il est en danger : va-t-il s'en sortir ? Vous le saurez dans le prochain épisode !


Dans la littérature, le cliffhanger est une technique narrative essentielle des romans-feuilletons (voir l'œuvre d'Alexandre Dumas ou celle d'Eugène Sue), mais il est également employé dans certains romans contemporains. Par exemple, Da Vinci Code, de Dan Brown, comporte de nombreux chapitres s'achevant par un cliffhanger, afin de tenir le lecteur en haleine.


La technique du cliffhanger a également influencé le cinéma, à commencer par les serials de la première moitié du vingtième siècle qui se présentaient comme des feuilletons cinématographiques dont les épisodes étaient rythmés par de multiples coups de théâtre. Hormis les serials, d'autres films utilisent la technique du cliffhanger, par exemple les sagas cinématographiques contemporaines (Matrix Reloaded, deuxième volet de la trilogie Matrix, s'achève par un cliffhanger). Certains films se terminent par un cliffhanger sans qu'il y ait de suite (Monsieur Klein, de Joseph Losey), ce qui peut éventuellement décevoir et frustrer le spectateur.


Les séries télévisées françaises de l'ORTF qui adaptaient des romans-feuilletons tels que Rouletabille ou Rocambole, étaient constituées d'épisodes de 15 minutes qui se terminaient par un coup de théatre, une scène de suspense ou une révélation surprenante, conservant l'esprit des œuvres littéraires d'origine.
Dans les séries télévisées américaines, un cliffhanger ponctue un épisode toutes les 12 minutes. C'est en effet, sur les chaînes publiques, la fréquence des interruptions publicitaires : ici, le cliffhanger sert à donner au téléspectateur l'envie de regarder le reste de l'épisode et à le convaincre de patienter pendant la page de publicité. À noter toutefois que même les séries créées par HBO, une chaîne payante sans interruption publicitaire, comportent trois ou quatre cliffhangers par épisode de 52 minutes.
Il n'est pas rare qu'une saison d'une série ou d'un feuilleton télévisé s'achève par un cliffhanger. L'un des exemples les plus célèbres reste le dernier épisode de la troisième saison de Dallas, dans lequel le personnage de J.R. Ewing fait l'objet d'une tentative d'assassinat ; l'identité du coupable n'a été révélée qu'au cours de la saison suivante, ce qui a contribué à renforcer l'intérêt des téléspectateurs du feuilleton, impatients de savoir "qui a tiré sur J.R. ?". Ce procédé crée souvent une frustration chez le spectateur, ce qui le stimule à suivre le feuilleton jusqu'à son dénouement final.
Les cliffhangers de fin de saison visent à la fois à fidéliser le téléspectateur et à convaincre les producteurs de renouveler la série pour la saison suivante, quitte à laisser une fin ouverte en cas de refus - de nombreuses séries, telles que Mystères à Twin Peaks, FlashForward, Dirty Sexy Money et Kyle XY, ont fait les frais de cette méthode.
Si les cliffhangers concernent surtout les séries télévisées dramatiques, ils sont également présents dans certaines séries comiques. Ainsi, la plupart des saisons de Friends s'achèvent par un cliffhanger (par exemple, à la fin de la septième saison, l'une des héroïnes de la série s'avère être enceinte, alors que le mystère plane sur l'identité du père de son enfant).
L'un des grands adeptes du cliffhanger dans les séries reste J. J. Abrams, producteur et créateur notamment d'Alias et Lost, deux séries illustrant à de très nombreuses reprises ce que peut être un cliffhanger d'importance considérable.

lundi 20 décembre 2010

L'origine des rires enregistrés

Les rires enregistrés, parfois appelés rires en boîte, sont des enregistrements sonores de rires qui sont ajoutés à la bande son d'une production télévisuelle pour reproduire ceux qui auraient été audibles si celle-ci avait été tournée devant un public, ou pour amplifier les rires du public dans les émissions qui ont réellement été tournées en public (comme la plupart des sitcoms américaines) et ainsi indiquer la présence d'un effet comique et d'inciter le téléspectateur à rire.


Le concept de rire enregistré a été inventé dans les années 1950 par Charley Douglass, et utilisé la première fois lors de l'émission The Hank McCune Show, à partir de 1950.


Dans les sitcoms américaines (contraction de l'anglais SITuation COMical) , ces rires sont à l'origine de vrais rires, conséquence du fait que ces séries sont enregistrées en public. Il s'agit donc dans la version originale de vrais rires, lorsque la série est tournée en public (comme dans la série Friends ou le Cosby Show). Certaines séries enregistrées sans public (les sitcoms d'AB Productions, par exemple) ont également eu des rires enregistrés rajoutés.


Pour une série enregistrée en public, lorsqu'une scène nécessite un tournage séparé (extérieur, scène de nu...), la scène est en général tournée au préalable, et projetée au public à sa place dans l'épisode lors de l'enregistrement. Lorsque c'est le cas, le rire original du public peut-être alors enregistré et rajouté à la scène. En post-production, au moment du mixage, des rires peuvent encore être modifiés ou complétés ou mixés avec des rires enregistrés en fonction des effets voulus par le réalisateur. C'est le cas de Friends.
Lorsque l'épisode est traduit et doublé en français, les rires originaux sont perdus et remplacés éventuellement par des rires enregistrés. Certains diffuseurs commandent des versions françaises de sitcoms avec rires, d'autres sans. C'est le cas par exemple de certains épisodes de Ma sorcière bien-aimée, qui avaient été doublés avec rires pour le marché québécois, et sans pour le marché français.

dimanche 19 décembre 2010

L'origine du mot "aujourd'hui"

Le terme "aujourd'hui" équivalait à l'époque à l'expression couramment employée de nos jours "au jour d'aujourd'hui". En effet, le mot "hui" est issu du latin classique hŏdĭē, contraction de hŏc diē, "en ce jour". Cet adverbe de temps servait à marquer le jour où l’on était. Ce mot a été remplacé dans la langue courante par ce qui était initialement un pléonasme, au jour d’hui  (intégré dans la langue française approximativement au XVIe siècle).
A présent, hui a disparu du français (ou presque) et le mot a perdu son caractère pléonastique.


Basés sur la même construction, il existe également les termes cejourd’hui (synonyme de aujourd'hui) et cesoird’hui (de ce soir et de hui signifiant donc "au soir présent").

samedi 18 décembre 2010

L'origine du mot Geyser

Un geyser est un type particulier de source d'eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant à haute température et à haute pression de l'eau et de la vapeur. L'activité des geysers, comme celle de toutes les sources chaudes, est liée à une infiltration d'eau en profondeur. L'eau est chauffée par sa rencontre avec une roche, elle même chauffée par le magma en fusion ou par l'action du gradient géothermique (le fait que la température et la pression augmentent avec la profondeur), c'est pourquoi il est possible de trouver des sources d'eau chaude et des geysers dans les régions non volcaniques. Cette eau, chauffée et mise sous pression, jaillit alors vers la surface par effet de convection.


geyser geysir islande
Le terme geyser provient du nom du plus célèbre geyser islandais, appelé Geysir, dont l'étymologie est liée au verbe islandais gjósa (en français "jaillir").
On estime de 8.000 à 10.000 ans l'âge du site dont on retrouve la première mention historique en 1294. En 1630 un séisme provoqua un arrêt de l'activité des geysers qui reprit 40 ans après, tellement violemment que cela provoqua d'autres séismes. À leur apogée Geysir et son voisin Strokkur projetaient de l'eau respectivement à 80 et 60 mètres.
Il est l'un des lieux les plus visités en Islande bien qu'il ne soit plus actif depuis 1916, dû à la proximité de son homologue Strokkur (toujours actif lui) ainsi que des chutes de Gullfoss à 6 km environ.
Depuis un grand tremblement de terre en l'an 2000, Geysir jaillit un peu toutes les 24 heures.

vendredi 17 décembre 2010

L'origine du mot Baragouiner

Le mot baragouiner serait issu du breton, bara pour pain et gwin pour vin (ou gwin pour l'ancien masculin de gwenn signifiant blanc). La légende raconte que ces termes étaient les principales revendications des soldats bretons lors de la Guerre de 1870, mais non compris par les officiers français ils devinrent synonyme de "s'exprimer de façon incompréhensible".


Cependant cette étymologie populaire ne semble pas confirmée. Ce terme serait beaucoup plus vieux que ça apparaissant au Moyen Âge, vers 1396, sous le sens de "barbare", venant vraisemblablement du latin barbaracuinus.
En effet, le terme "barbare" proviendrait donc du latin barbarus, lui-même emprunté au grec. Il est formé à partir d'une onomatopée qui évoque le bredouillement. Il désignait ceux qui ne parlaient pas le grec, l'étranger qui a un langage grossier (toute langue paraît grossière à celui qui ne la comprend pas).


Histoire de boucler la boucle, le mot "baragouiner" se dit gregachiñ en breton, littéralement parler grec (greg).

jeudi 16 décembre 2010

Pourquoi parle-t-on de lune de miel ?

Hydromel
La lune de miel est, à l'origine, le mois (lunaire soit 29 jours) suivant les noces.
Selon une coutume païenne de la Babylone antique, le père de la mariée devait offrir à son gendre autant de mead ou d’hydromel (deux boissons à base de miel) qu’il le désirait pour le rendre fort et vigoureux pendant les 28 jours suivants leur mariage (sachant que ces boissons était supposé aider à la fécondité). A cette époque, le calendrier était basé sur le cycle lunaire, en sorte que le "mois" du miel est devenu "la lune de miel".
De façon analogue, à Rome dans l’antiquité, la belle-mère portait pendant le premier mois du mariage, chaque matin, un bol de lait sucré au miel, aux jeunes mariés.


Selon Wikipédia, cette tradition n'est pas babylonienne mais égyptienne. Les pharaons qui se mariaient buvaient une boisson à base de miel et de propolis (résine végétale recueillie par les abeilles) pendant les 28 jours suivants leur mariage pour obtenir joie et bonheur.


Cette tradition se perpétua jusqu’au Moyen Age chez la noblesse scandinave et anglo-saxonne.

mercredi 15 décembre 2010

La signification de l'expression marseillaise "Arriver comme Belsunce"

L'expression "Arriver comme Belsunce" signifie que l'on arrive chez les gens les mains vides.


statut Monseigneur De Belsunce Marseille
En effet, devant la cathédrale de la Major, à Marseille, une statue de Mgr Belsunce accueille les passants les bras grands ouverts avec les paumes vers le haut qui font ressembler Belsunce à quelqu'un qui a les mains vides.
"Toks ! et les bières alors ? tu déconnes, t'arrives comme Belsunce !".
"Mon patron, c'est pas qu'il est pas brave, peuchère, mais il arrive toujours comme Belsunce".

mardi 14 décembre 2010

L'origine du mot Banqueroute

Le mot Banqueroute provient de l'italien bancarotta, issu du latin médiéval banca rupta : à l'époque médiévale, la banca était une planche de bois garnie de cases et permettant de changer les monnaies avant d'entrer dans une ville. Lorsque la personne exerçant ce commerce faisait faillite, elle était obligée de casser (rompre) sa banca en public.


Aujourd'hui, si l'on considère que le redressement judiciaire et la liquidation judiciaire font partie des aléas de la vie des affaires et ne font plus depuis longtemps l'objet de sanctions pénales, il n'en est pas de même de la banqueroute, qui reste un délit correctionnel et qui implique une certaine malhonnêteté. Il s'agit d'un commerçant, artisan, agriculteur ou dirigeant de société commerciale qui, voyant que sa situation économique et financière le conduit au "dépôt de bilan" (cessation de paiements), non seulement ne tire pas les conséquences de l'état économique de son activité mais aggrave consciemment sa situation au préjudice des clients, des fournisseurs, des tiers, des salariés, etc.
L'auteur et l'éventuel complice d'une banqueroute s'exposent chacun à une peine maximale de 5 ans d'emprisonnement et de 75.000 euros d'amende (art. L.654-3 du code de commerce).

lundi 13 décembre 2010

La différence entre la langue verte et le parler gras ?

La "langue verte" est le contraire de la langue de bois ; elle désigne l'argot ou le fait de parler crûment. D'où l'adverbe vertement au sens de rudement : critiquer, engueuler vertement.
Le "parler gras"  est l'équivalent pour l'argot marseillais de la "langue verte" pour l'argot parisien.


La langue verte comme son homologue marseillais use largement de grossièretés mais pas systématiquement, préférant, chaque fois que c'est possible, l'antiphrase, le synonyme ou la métonymie et surtout l'ironie, son origine méridionale préfèrera aussi les longues phrases imagées plutôt que la concision percutante.


On retrouve dans le parler gras des expressions anciennes qui font curieusement penser au style du dialoguiste de cinéma Michel Audiard, comme par exemple : "Le jour ou ta connerie te tombera sur les pieds t'as pas fini d'avoir des cors !" dans le parler gras et "Le jour où on mettra les cons sur orbite t'as pas fini de tourner !" chez Audiard ainsi que les longues digressions pour engueuler quelqu'un.

samedi 11 décembre 2010

Pourquoi le Pastis 51 porte-t-il ce numéro?

L'histoire de Pastis 51 est étroitement liée avec la loi française. 
En 1915, il est interdit en France de vendre et de consommer des boissons anisées. Cette interdiction est levée en 1922, année de création de plusieurs marques. En 1938, un décret-loi porte à 45° le degré d'alcool autorisé dans les boissons. L'entreprise Pernod développe donc sa marque phare de l'époque le Pernod 45.


Pernod 51 Pastis
Sous l'occupation, le gouvernement de Vichy estime que la défaite est, en partie, due à la "France de l'apéro". Il décide donc d'interdire à nouveau la consommation et la vente de boissons alcoolisées ayant un degré supérieur à 16°. Il faut attendre une grosse dizaine d'années avant que cette loi soit abrogée. C'est en 1951 qu'intervient la libération des boissons alcoolisées. Elle est fêtée par Pernod avec la création d'une marque spécifique : Pernod 51.
L'existence simultanée d'un Pernod 45 et d'un Pernod 51, dénommés respectivement d'après leur degré d'alcool et leur année de création, était un facteur de confusion. La maison mère décide en 1954 de rebaptiser le plus récent en Pastis 51.


Le pastis 51, comme d'autres boissons anisées, est appelé dans le Sud de la France : un jaune, un flan ou un flaï.


À Marseille, on pourra commander, dans un bar, un Pastis 51 en demandant : une "momie 51" du nom du petit verre utilisé pour sa consommation.


Commander "un 102" vaut pour une double dose de pastis 51. Cette plaisanterie amusait beaucoup le chanteur Serge Gainsbourg qui l'a reprise à son compte.

vendredi 10 décembre 2010

Qu'est ce que La méthode de l'Actor's Studio ?

L'Actors Studio est une association regroupant des acteurs professionnels, metteurs en scène et dramaturges, située au Old Labor Stage, 432 West 44e rue à New York.


À l'origine, l'Actors Studio a pour fonction de permettre à des comédiens confirmés de perfectionner leur art dans l'intimité d'un atelier, sans la pression d'un tournage. Consacrée à l'art dramatique, elle a été fondée par Cheryl Crawford, Elia Kazan et Robert Lewis en 1947. L'Actors Studio connaît son apogée sous la direction de Lee Strasberg de 1951 à 1982.


Lee Strasberg Actors Studio
La Méthode, créée par Strasberg, se réclame des écrits de Constantin Stanislavski, metteur en scène et théoricien de théâtre russe dont la technique pédagogique privilégie une identification physique et psychologique totale de l'acteur avec son personnage. Lee Strasberg estime que le comédien doit faire exister son personnage, le rendant capable par différents exercices de recréer tout ce qu'il y a à recréer afin de vivre vraiment des circonstances imaginaires à travers sa mémoire affective, répondant à la question : "qu'est ce qui me motiverait pour réagir comme le rôle ?", ou d'autres pratiques comme la substitution, le geste psychologique... : l'acteur doit puiser en lui-même émotions et affects. Ce processus laisse une totale liberté à l'acteur "free will" dans le moment, et donne naissance à un jeu organique, toujours basé sur la vérité.
La Méthode est souvent montrée comme une technique de jeu particulièrement naturaliste, en opposition à un jeu plus figuratif. L'improvisation, la recherche sur la mémoire sensorielle, le passé du personnage, le geste psychologique, etc. sont des techn


Actors Studio DeNiro Pacino Penn Crowe
L'Actors Studio devient définitivement la référence aux États-Unis pour le théâtre et le cinéma, lorsque d'anciens élèves comme Marlon Brando, Elizabeth Taylor ou encore James Dean rencontrent le succès. De nombreux autres suivront tels que Paul Newman, Steve McQueen, Dustin Hoffman ou encore Robert De Niro, Al Pacino, Dennis Hopper, Sean Penn, ...

jeudi 9 décembre 2010

Nighthawks, de Edward Hopper

Nighthawks est un tableau peint en 1942 par l'Américain Edward Hopper, montrant des personnes assises dans un diner (restaurant typique américain) de centre-ville, tard dans la nuit. C'est non seulement le plus célèbre tableau de Hopper, mais également l'un des plus marquants de l'art américain. Il fait actuellement partie de la collection de l'Art Institute of Chicago.


Nighthawks Edward Hopper.


La scène aurait été inspiré par un diner dans Greenwich Village, quartier où résidait Hopper à New-York (depuis démoli). Le peintre aurait également affirmé s’être inspiré d’une nouvelle de Hemingway, "The Killers", dans laquelle deux tueurs à gages assassinent un ancien boxeur – un récit que Siodmak portera à l’écran en 1946, s’inspirant à son tour de plusieurs tableaux du peintre dans plusieurs décors de ce film.
Le terme "night-hawk", pouvant être traduit par "oiseau de nuit", est utilisé au sens figuré pour décrire quelqu'un qui reste jusqu'à la fin. C'est également le nom d'une famille d'oiseaux (engoulevents) chassant la nuit.


Hopper a commencé à le peindre immédiatement après l'attaque sur Pearl Harbor, le dimanche 7 Décembre 1941. Après cet événement, il y avait un sentiment généralisé de tristesse à travers le pays, un sentiment qui est dépeinte dans la peinture.
Dans cette oeuvre, le diner émet une lueur surnaturelle dans la nuit, comme un phare au coin d'une rue sombre, les lampes fluorescentes venant d'entrer en usage dans le début des années 1940. Si on regarde de près, on s'aperçoit qu'il n'y a pas moyen de sortir de la zone du bar. De même, le diner n'a pas de porte visible menant à l'extérieur.


Nighthawks Bogart Presley Monroe Dean
Nighthawks a inspiré de nombreux hommages et parodies, dont un poster largement diffusé dans lequel les trois personnes accoudées au bar sont remplacés par les icônes de la culture populaire américaine que sont Humphrey Bogart, Elvis Presley, Marilyn Monroe et James Dean. 
Le tableau a aussi été utilisé dans plusieurs bandes dessinées, dont Pearls Before Swine, et également dans plusieurs épisodes des Simpsons (Homer, le baron de la bière) ainsi que dans l'épisode Oiseaux de nuit de Dead Like Me (épisode 12 de la saison 1, justement intitulé Nighthawks dans sa version originale) et dans l'épisode 8 de la saison 1 de That '70s Show. Il est également à l'origine du titre du troisième album de Tom Waits, Nighthawks at the Diner. Enfin il a inspiré une scène du film The End of Violence de Wim Wenders.
C'est aussi un des fonds d'écran du dernier système d'exploitation d'Apple : Snow Leopard.

mercredi 8 décembre 2010

La différence entre un navet et un nanar ?

Un nanar est, dans le langage familier, un film tellement mal réalisé et ridicule qu'il en devient involontairement amusant et comique.
Normalement, le nanar diffère du navet par son aptitude à divertir. Le nanar amuse par ses défauts, tandis que le navet est simplement mauvais et ennuyeux.


Selon Bernard Pivot, le terme nanar serait en fait dérivé de navet, qui daterait lui-même d'avant même l'invention du cinéma : on l'utilisait au XIXe siècle dans les salons pour désigner des tableaux de peu de valeur ou des œuvres littéraires ennuyeuses. 


Selon le dictionnaire Le Robert, le terme nanar date bien du XIXe siècle mais s'orthographiait alors nanard. Il ne dériverait pas de navet mais de l'ancien mot d'argot panard signifiant vieil homme. Un nanard est donc aussi à l'origine une vieille "croûte" (une vieille personne étant d'ailleurs parfois surnommée un "vieux croûton"), une œuvre que l'on trouve mauvaise et risible car elle est désuète. Ce dernier point est parfois pris en compte, des dictionnaires traduisant nanar par mauvais car démodé (ce qui n'est pas toujours faux d'ailleurs...).


On peut aussi employer le mot nanar comme adjectif dans tout ce qui est drôle car mauvais. Par exemple, parler d'un livre nanar pour un livre qui fait rire parce qu'il est très mal écrit. Dans de nombreuses régions (notamment en Franche Comté), ce mot est rentré dans l'argot des jeunes pour décrire les situations improbables et ridicules. Il est aussi utilisé pour parler de personnes un peu bêtes (avec parfois une drôle d'attitude) et qui nous semblent malgré tout sympathiques.


Navet - Statue d'Apollon du Belvedere
Concernant l'origine du mot navet, Claude Duneton, dans son ouvrage La Puce à l'oreille, tend à établir un lien entre ce terme et une statue antique d'Apollon située dans le jardin du Belvédère à Rome. Selon Duneton, à la fin du XVIIIe siècle, les jeunes étudiants en art de passage dans la capitale italienne, agacés par les concerts de louanges entretenus autour de l'œuvre, la nommèrent "le navet épluché", eu égard "à la forme allongée et lisse de ses membres, dont la musculature n'apparaissait pas". La plaisanterie gagna Paris lorsque l'œuvre y fut transférée en 1798 lors des campagnes napoléoniennes. Le terme de navet s'appliqua progressivement non seulement aux sculptures, mais aussi aux dessins et peintures dont on désirait contester la qualité. Il passa au XXe siècle de la toile peinte à l'écran de cinéma.

mardi 7 décembre 2010

Qu'est-ce qu'une sirandane ?

Une sirandane est une forme de devinette en langue créole pratiquée à l'Ile Maurice, ainsi que dans certaines îles voisines (Seychelles, Réunion, Rodrigues...). Elles portent sur la vie quotidienne ; naïves, humoristiques, poétiques, elles sont en même temps empreintes de sagesse. Les sirandanes constituent un rite social, commençant par une formule rituelle (– Sirandane ?Sampek ! à Maurice, – Kosa inn soz ? [Qu'est-ce que c'est ?] à la Réunion).


L'importance de la sirandane dans la tradition de l'Ile Maurice a été notée dès le XIXe siècle (ex : Charles Baissac, Le Folk-Lore de l'île Maurice, 1888). Plus récemment, J.M.G. Le Clézio en a proposé un recueil bilingue créole-français. 
En voici quelques exemples :


Mo lespri par derier ?
— Bato, koz so guvernay.
Mon esprit est par-derrière ?
— Le bateau, à cause du gouvernail.


Mo mars dan en piti simin, zamé mo pu posé, zamé mo pu turné ?
— Larivier.
Je marche sur un petit chemin, jamais je ne me reposerai, jamais je ne reviendrai en arrière ?
— La rivière.


Trwa piti nwar get vent zot manman brilé ?
– Lipye marmit.
Trois petits Noirs regardent brûler le ventre de leur maman ?
– Les pieds de la marmite.

lundi 6 décembre 2010

L'origine du mot "Kangourou"

Kangourou et son petit
Le kangourou est un marsupial de la famille des macropodidés. Au sens strict, le nom kangourou désigne l'un des membres des quatre plus grandes espèces vivantes : le kangourou roux, le kangourou géant, le kangourou gris et le kangourou antilope. Au sens large, on y rassemble les 63 plus grandes espèces vivantes de la famille des macropodidés. En plus des espèces précédentes, on y ajoute les wallaroos, les wallabys, les kangourous arboricoles, les pademelons et le quokka.


Le mot kangourou dérive de gangurru, signifiant selon la légende, "Je ne te comprends pas" dans la langue aborigène Guugu Yimithirr (tribu aborigène de l'extrême-nord du Queensland en Australie) alors que le naturaliste Sir Joseph Banks du His Majesty's Bark Endeavour commandé par le capitaine James Cook, désignait un kangourou gris à son interlocuteur autochtone, transcrit en "kangourou" ou "kanguru" en 1770. Cette origine fut démystifiée dans les années 1970 par le linguiste John B. Haviland au cours de ses recherches sur le peuple Guugu Yimidhirr.


On trouve des kangourous exclusivement en Australie (sur le continent et en Tasmanie), ainsi qu'en Nouvelle-Guinée pour les kangourous arboricoles. On estime les kangourous d'Australie à quarante millions. Les kangourous sont nocturnes. La queue du kangourou lui sert de trépied au repos, et de balancier quand il saute : cette locomotion est appelée "crawl-walking" en anglais, littéralement "la marche rampante".


Kangourou dans la poche marsupiale
À la naissance, le bébé kangourou ne mesure pas plus de 2 cm. Pour rejoindre la poche marsupiale (marsupium), il rampe sur la fourrure de sa mère. Une fois dans la poche ventrale, le nouveau-né nu attrape immédiatement la mamelle et y reste attaché pendant 70 jours. Il sort la tête pour la première fois de la poche vers 5 mois. Lorsqu'il la quitte pour la première fois, il pèse environ 3,5 kg. Il sera adulte à dix-huit mois.
La poche maternelle contient quatre "tétines" qui produisent deux laits de qualité différente : l'un pour le nouveau-né, l'autre pour l'ainé.

samedi 4 décembre 2010

Le premier grand parfum français

Parfum Jicky
Jicky, un parfum créé en 1889 par Aimé Guerlain, est considéré comme le premier grand parfum français. Il fut composé à la suite d'une déception amoureuse. L'histoire raconte qu'Aimé Guerlain, lorsqu'il étudiait en Angleterre, tomba amoureux d’une jeune anglaise. Mais, à 27 ans il dut regagner la France seul. C’est le chagrin, le déchirement. Le temps passe... Aimé Guerlain crée Jicky, une composition éclatante, en hommage à son amour de jeunesse.


Il est composé de fragrances de bois associées à d'autres aromates comme la lavande, l'iris, la coumarine à odeur de foin, et des baumes. Il fut le premier parfum à utiliser des produits de synthèse dans sa composition. Mais, son secret a été d'ajouter une légère note animale issue des glandes anales de la civette, un petit félin. D'autres notes animales sont également présentes :
- l'ambre gris (qui vient du cachalot)
- le musc (qui vient d'une poche située sous les parties génitales d'un bouquetin)
- le castoréum (sébum du castor qui le rend "étanche").


À l'époque, la présence de cette note animale choqua la clientèle féminine, déroutée par cette nouvelle fragrance en rupture avec tout bouquet connu, alors que ce nouveau parfum fut adopté par les dandys anglais qui en raffolèrent. 
Il faut attendre 1912 pour que la presse féminine redécouvre ce parfum et finalement l'encense.


En 1921, lors d'une impulsion créatrice, son neveu Jacques Guerlain, utilisa un flacon de Jicky dans lequel il versa "pour voir", une bonne dose d'éthylvanilline, une vanille de synthèse. Après suppression des aromates de bois et de la lavande il ajouta de la bergamote, pour arriver à créer la Guerlinade devenu une base de parfumerie, employée pour la première fois dans l'élaboration de son nouveau parfum Shalimar, présenté en 1925 lors de l'Exposition internationale des arts décoratifs de Paris, au Grand Palais. On considère donc Jicky comme l'ancêtre de Shalimar.

vendredi 3 décembre 2010

L'origine de la Coupe Davis

Dwight Filley Davis (1879-1945)
En 1899, Dwight Filley Davis (1879-1945), un étudiant américain de l'Université Harvard, l'un des meilleurs joueurs de tennis du moment, a l'idée de créer une compétition annuelle internationale mettant aux prises les États-Unis et la Grande-Bretagne. Nommée initialement International Lawn Tennis Challenge (défi international de tennis sur gazon), la compétition se déroule à Boston, Massachusetts, sur les courts en gazon du Longwood Cricket Club, du 7 août au 10 août 1900.


Saladier Coupe Davis
L'année suivante, la rencontre n'est pas reconduite, mais en 1902 le tournoi a repris avec une nouvelle coupe, un immense saladier en argent. Le nom de l'équipe gagnante est gravé chaque année sur le socle qui soutient le Saladier et le vainqueur le garde jusqu'à la prochaine finale.
Entre 1900 et 1910, seulement six équipes prennent part à l'épreuve : les États-Unis, le Royaume-Uni (sous le nom d'Îles britanniques), la Belgique, la France, l'Autriche-Hongrie et l'Australasie (équipe d'Australie et Nouvelle-Zélande).


Très vite, pourtant, la compétition s'ouvre "à toutes les nations civilisées d'Orient en Occident", selon son slogan au début des années 1920. 34 nations sont ainsi en compétition en 1927. L'International Lawn Tennis Challenge est alors la seule compétition à vocation véritablement mondiale du calendrier sportif. Celle-ci ne prendra le nom actuel de Coupe Davis après le décès de son créateur, en 1945.
Aujourd'hui, plus de 140 nations se disputent le Saladier d'argent.


Le record de victoires est détenu par les États-Unis avec 32 victoires dont 7 consécutives de 1920 à 1926. En individuel Roy Emerson l'a emporté 8 fois avec l'équipe d'Australie, de 1959 à 1962 et de 1964 à 1967.
De 1927 à 1932, l'équipe française, composée de René Lacoste, Henri Cochet, Jean Borotra et Jacques Brugnon, domine la compétition avec 6 victoires consécutives. Après la fameuse équipe des "Quatre Mousquetaires", cet exploit n'a jamais été renouvelé.

jeudi 2 décembre 2010

L'origine du mot "décimer"

Le terme "décimer" vient du latin decimo, issu de decimare, lui-même dérivé de decem ("dix").


Les Romains pratiquaient la décimation lors des défaites de leurs propres armées. Il s'agissait d'un châtiment militaire qui consistait à punir de mort certains soldats lorsqu’il y en avait un grand nombre qui avait commis quelque lâcheté ou manqué à l’obéissance ; on regroupait ces soldats par groupe de dix et on les faisait tirer au sort. Le soldat, sur qui le sort était tombé, était exécuté par ses neuf camarades, souvent par lapidation ou matraquage. Les neuf restants recevaient des rations d'orge au lieu de blé et étaient forcés de dormir dehors du camp romain.


Les premières sources écrites de décimation furent enregistrées par Tite-Live et eurent lieu en 471 avant JC au cours de premières guerres de la République romaine contre les Volsques (anciens peuples italiques). La pratique a été relancée par Crassus en 71 avant JC dans la Troisième guerre servile contre Spartacus. Jules César est également mentionné comme ayant utilisé la pratique.
Selon Suétone, ce châtiment a été utilisé pour la dernière fois par l'empereur Auguste en 17 avant J.-C. alors que selon Tacite, Lucius Apronius l'aurait utilisé pour punir une cohorte (unité d'une légion comprenant environ 600 hommes) après leur défaite contre Tacfarinas en l'an 20.


Plus récemment, le général italien Luigi Cadorna appliqua une décimation à des unités sous-performantes au cours de la Première Guerre mondiale. Dans son livre Stalingrad, Antony Beevor raconte comment, au cours de la Seconde Guerre mondiale, un commandant soviétique d'une division pratiqua lui aussi une sorte de décimation.


Par extension et évolution sémantique, le verbe "décimer" a pris un sens plus large signifiant "massacrer" ou "tuer".

mercredi 1 décembre 2010

Le conte japonais de la Fontaine de jouvence

La Fontaine de Jouvence est une des anciennes légendes des temps modernes au Japon.


Il était une fois un très vieux bûcheron nommé Yoshida qui vivait auprès de sa très vieille femme, Fumi. Ils habitaient tous deux, pleinement heureux, dans l'île sacrée de Miya Jima, couverte de pins et d'érables. Un des plus beaux paysages du Japon. Nul n'avait le droit de mourir ici. Ils avaient connu de grandes joies lors de la naissance de leurs trois enfants. De grandes peines aussi. Mais la solitude et la vieillesse les avaient gagnés, ils étaient ridés et secs comme ces vieux troncs que l'on rencontre dans la forêt.


Un jour, par un clair soleil d'automne, Yoshida se dirigea vers la forêt et se promena dans ce lieu qu'il avait tant fréquenté autrefois. Il n'avait jamais prêté attention à cette fontaine. Puisant un peu de son eau limpide, il la porta à ses lèvres. 
Miracle ! Voici que ses cheveux redevinrent noirs, que son visage perdit ses rides, que les forces passées lui revinrent. Yoshida reconnut le solide jeune homme qu'il avait été. Il avait bu, sans le savoir, l'eau de la Fontaine de Jouvence.
Il se hâta vers sa maison où l'attendait Fumi. Lorsqu'elle vit entrer ce beau jeune homme qu'elle avait connu, elle poussa un cri de surprise. Yoshida la rassura et lui expliqua son aventure. C'était décidé. Elle irait aussi boire l'eau de la Fontaine de Jouvence.


Le lendemain, tôt le matin, elle se dirigea vers la source. Yoshida garda la maison. Le temps passa. Yoshida commença à s'inquiéter. Au bout d'un certain temps, il partit à sa recherche. Il arriva à la source. Personne. Il s'aprêta à rentrer lorsqu'un bruit lui fit tourner la tête. Il s'agissait d'une vague plainte. Yoshida s'approcha de l'endroit d'où venait le bruit. Caché par les hautes herbes qui entouraient la source, il aperçut un tout petit enfant à peine âgé de quelques mois. Trop jeune pour pouvoir parler, il tendit ses bras vers Yoshida d'un air désespéré. Dans ses yeux, le bûcheron crut reconnaître le regard de celle qu'il avait tant aimée. Oui, ce petit enfant était Fumi. Fumi qui, dans sa soif d'éternelle jeunesse, avait tant bu l'eau de la source qu'elle était devenue un nourrisson.


Yoshida attacha la fillette sur son dos comme le font les Japonaises de cette époque et rentra chez lui avec la pensée qu'il devrait, à l'avenir, protéger et éduquer celle qui fut jadis sa compagne.