Le Saviez-Vous vous souhaite la bienvenue

Friand de culture, avide de savoir ?

L'idée est simple : une info par jour ou presque. Certaines vous amuseront, certaines vous fascineront, d'autres vous laisseront sans doute perplexes...

Merci de votre fidélité et à très bientôt.




mercredi 31 mars 2010

L'origine du mot canular

Le mot vient probablement du latin cannula, "petit roseau", qui a donné le terme médical canule, désignant un petit tuyau servant à introduire un liquide dans le corps, généralement par l'anus. Le mot a donné le verbe "canuler", signifiant "importuner, ennuyer".
À la fin du XIXe siècle, les élèves de l'École normale supérieure forgent à partir de ce verbe le mot pseudo-latin canularium, désignant une farce jouée aux dépens de quelqu'un. Au début du XXe siècle, le mot est attesté sous la forme abrégée canular. Il s'est depuis répandu dans la langue courante.

lundi 29 mars 2010

L'origine de l'expression "Minute Papillon"

Cette expression, qui signifie que l'on demande à une personne de prendre son temps, semble être apparue pour la première fois au XXe siècle.

« Papillon » était le patronyme d'un serveur du café du Cadran (situé à l'angle de la rue Daunou et de la rue Louis-le-Grand dans le 2e arrondissement de Paris), dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale.
L'histoire veut que l'établissement était le lieu de rendez-vous de nombreux journalistes (et notamment ceux du Canard Enchaîné). Ces clients, toujours pressés, hélaient sans cesse le garçon de café par son nom : "Papillon, Papillon". Le serveur débordé répondait alors : "Minute, j'arrive !". Alors, par amusement, lorsqu'ils voulaient lui signifier qu'il pouvait prendre son temps, les clients lui disaient "Minute Papillon !".

Il pourrait aussi plus simplement s'agir d'une référence aux papillons qui ne se posent jamais longtemps et qui passent rapidement d'une fleur à une autre (papillonner).

samedi 27 mars 2010

L'origine de l'expression "Coup du chapeau"

Le coup du chapeau (en anglais : hat-trick) est un terme sportif d'origine anglophone associé au chiffre 3.

fred spofforth cricketD'après l'Oxford English Dictionary, l'expression date du XIXe siècle et vient de la coutume consistant, au cricket, à décerner un nouveau chapeau à l'insigne du club à un lanceur éliminant trois batteurs en trois de ses lancers consécutifs (même si les lancers sont dans des séries de lancers ou des manches différentes, et dans ces deux cas même si un joueur adverse a été éliminé par un autre lanceur entre-temps). En test cricket (forme de cricket disputée au niveau international), le premier joueur à avoir réussi cette performance est l'australien Fred Spofforth (photo).

Le sens de l'expression varie suivant le sport concerné.
L'expression "coup du chapeau" ou hat-trick est utilisée au hockey lorsqu'un joueur marque trois buts consécutifs au cours d'un match. Au Québec, on utilise plutôt le terme "tour du chapeau" et jamais "hat-trick".

Au football, il existe trois écoles au niveau de la définition d'un hat-trick :
- Il suffit qu'un joueur marque trois buts au cours du même match.
- Il faut qu'il inscrive ses trois buts sans qu'un autre de ses coéquipiers ne casse sa série en marquant.
- Les adversaires sont également pris en compte, et il faut que le joueur marque ses trois buts sans qu'aucun autre but ne soit inscrit pendant sa série.
Chez les Britanniques, c'est la première définition qui est la règle ; "A hat-trick occurs in football when a player scores three goals in a single game". Le seul débat au Royaume-Uni concerne la prise en compte de la prolongation. Certains considèrent qu'un hat-trick n'est valable que pendant un match de 90 minutes, tandis que d'autres étendent cette possibilité à la prolongation.

Au rugby, on parle de hat-trick lorsqu'un joueur marque trois essais (consécutifs ou non) dans le même match.

Jim ClarkEn Formule 1, un hat trick est réussi par un pilote si celui-ci réussit lors d'un même week-end de Grand Prix la pole position, le meilleur tour en course et la victoire. Le premier hat trick de l'histoire a été réalisé par l'Argentin Juan Manuel Fangio, au volant de son Alfa Romeo 158, dès le second Grand Prix du championnat du monde de Formule 1, le 21 mai 1950, lors du Grand Prix de Monaco. Jim Clark (photo) fut longtemps détenteur du record de hat-tricks jusqu'à être détrôné par Michael Schumacher. On parle de "grand chelem" quand le pilote, au cours de son hat-trick, parvient à rester en tête du début à la fin de la course.

Lors d'un combat de catch (lutte professionnelle), le hat-trick nomme une prise où l'on repète le même mouvement trois fois de suite.

vendredi 26 mars 2010

Les deux « déjeuner sur l'herbe »

le déjeuner sur l'herbe de ManetLe Déjeuner sur l'herbe est un tableau d'Édouard Manet datant de 1862-1863, d'abord intitulé Le Bain, puis La Partie carrée. L’œuvre fut exposée sous le titre Le Bain au "Salon des Refusés" organisé à l’initiative de Napoléon III mais la juxtaposition d'une femme nue et de deux hommes tout habillés suscita la controverse et l’œuvre fut rejetée par le jury du Salon. Elle en constitua la principale attraction, objet de moqueries et source de scandale.

Pourtant, Manet revendique dans Le déjeuner sur l'herbe l'héritage des maîtres anciens et s'inspire de deux œuvres du Louvre : Le Concert champêtre du Titien (alors attribué à Giorgione) et Le jugement de Pâris, gravure de Raphaël. Mais dans Le déjeuner sur l'herbe, la présence d'une femme nue au milieu d'hommes habillés n'est justifiée par aucun prétexte mythologique ou allégorique. La modernité des personnages rend obscène, aux yeux de ses contemporains, cette scène presque irréelle.
Le style et la facture choquèrent presque autant que le sujet. Manet abandonne les habituels dégradés pour livrer des contrastes brutaux entre ombre et lumière. Avec ce tableau, Manet ne respecte aucune des conventions admises, mais impose une liberté nouvelle par rapport au sujet et aux modes traditionnels de représentation.

le déjeuner sur l'herbe de MonetEn 1865, Claude Monet commença à peindre son propre Déjeuner sur l'herbe en réponse à celui de Manet. L'œuvre mesurait plus de quatre mètres sur six et devait constituer un hommage mais aussi un défi à l'égard de Manet. Mais le projet fut abandonné en 1866, juste avant l'inauguration du Salon auquel Monet le destinait.
En 1920, Le peintre raconte lui-même ce qu'il est advenu du tableau : "je devais payer mon loyer, je l'ai donné en gage au propriétaire qui l'a roulé dans sa cave, et quand, enfin, j'ai eu de quoi le retirer, vous voyez si il avait eu le temps de moisir". Monet récupère la toile en 1884, la découpe, et n'en conserve que trois fragments. Le troisième a aujourd'hui disparu tandis que les deux autres sont exposés au Musée d'Orsay.

le déjeuner sur l'herbe de MonetL'œuvre représente une scène plus socialement acceptable de récréation bourgeoise (on remarque Camille Monet et Frédéric Bazille), mais puisqu'il s'agit d'une démonstration du nouveau style impressionniste, l'accent est plus sur les effets de lumière que sur le sujet comme tel. Le jeu subtil d'ombre et de lumière démontre les avantages de la peinture pleinairiste (représentation de scènes d'extérieur, s'attachant plus ou moins aux jeux de la lumière naturelle) et contraste avec la lumière d'atelier peu naturelle de Manet.
Une étude complète du tableau originel est au Musée Pushkin (Moscou).

jeudi 25 mars 2010

Qu’est ce qu’un mot-valise ?

Un mot-valise est un néologisme formé par la fusion d'au moins deux mots existant dans la langue de telle sorte qu'un de ces mots au moins y apparaisse tronqué voire méconnaissable. Il peut s'agir d'une haplologie, une même syllabe constitue à la fois la fin d'un mot et le début d'un autre.
Le but du mot-valise est de faire un jeu de mots, ou d'enrichir la langue en "luttant contre les dictationnaires" (Bruno San Marco). C'est un phénomène proche de l’orthographe fantaisiste.

portmanteauL'expression "mot-valise" est la traduction de l'anglais "portmanteau word". Le mot "portmanteau" désignait autrefois une grande valise à deux compartiments. C'est la raison pour laquelle Lewis Carroll, dans son célèbre roman De l'autre côté du miroir, utilisa l'image du portmanteau pour montrer l'intérêt des mots télescopés : il suffit d'un seul mot pour dire deux choses à la fois.

Lorsque le mot-valise est composé d'une contraction de trois mots et plus, on parle de "mot-pantalon".
Lorsque le mot-valise est composé de deux mots dont les dernière et première syllabes coïncident, on parle de "mot-gigogne".
Lorsque le mot-valise est composé de deux mots ayant initialement un sens opposé, on parle de "mot-télescope".

Sont définitivement entrés dans la langue des mots-valises comme :
- informatique, fusion entre information et automatique (terme créé par Philippe Dreyfus en 1962 et officialisé par Charles de Gaulle)
- cognitique, de connaissance et automatique
- progiciel, de produit et logiciel
- franglais, de français et anglais
- denglish, de deutsch et english
- motel, contraction de motorway et hotel
- alicament, d'aliment et médicament
- adulescent, d'adolescent et adulte

Comme tout néologisme, les mots-valises peuvent fournir une alternative aux emprunts lexicaux, notamment aux anglicismes :
- Courriel, de courrier et électronique

mercredi 24 mars 2010

Comment est mort Superman ?

La mort de Superman est un événement majeur au sein de l'univers des comics. Il est tué par Doomsday dans Superman #75 : La Mort de Superman publié en janvier 1993.

Superman Doomsday comics
Doomsday a été artificiellement créé par Bertron, un scientifique fou sans scrupules travaillant sur Krypton, le monde natal de Superman. Il apparait pour la première fois dans Superman: The Man of Steel #17 en novembre 1992.
Enchaîné sous terre dans une prison de métal, Doomsday réussit à s'échapper en se creusant un chemin d'une seule main (l'autre est toujours enchaînée) vers la surface. Il commence alors à détruire tout ce qui se trouve autour de lui, sans prononcer un seul mot, n'émettant ponctuellement que des grognements d'appréciation.
Le monstre ne parlant pas, on ne sait son nom véritable. C'est Booster Gold (super-héros de DC Comics) qui le baptise "Doomsday" (Jour du Jugement Dernier en anglais) en voyant les dégâts terribles qu'il cause sur son passage.

Après une première rencontre d'une violence inouïe entre Doomsday et Superman, ce dernier se rend compte que la puissance impressionnante de la créature est au moins égale à la sienne.
La mort de SupermanLe combat titanesque entre Superman et Doomsday continue sur plusieurs épisodes, et se termine donc dans la mégalopole, où Superman comprend finalement que le monstre indestructible continuerait à attaquer sans répit tant qu'il serait vivant. C'est donc dans le numéro 75 de la série Superman que le héros, épuisé, décide de se sacrifier pour sauver sa ville. Il met toute sa volonté et ses dernières forces dans un dernier assaut, et la créature fait de même. Leur dernier échange est fatal pour les deux combattants, qui s'écroulent dans les ruines d'une rue de Métropolis, sous l'oeil et l'appareil photo de Jimmy Olsen. Lois Lane assiste également aux derniers moments de Superman.

Au lendemain de la mort du héros, pas moins de quatre nouveaux super-héros apparaissent, dont trois prétendent être la réincarnation de Superman :
Le Cyborg Superman, mi-homme/mi-machine , Superboy, un clone adolescent de Superman, Steel ou Man of Steel, alias John Henry Irons, un ingénieur sauvé par Superman, et L'Eradicator, qui se fait appeler le dernier fils de Krypton et applique une justice expéditive.
Le Cyborg prend le corps apparemment sans vie de Doomsday et le projette dans l'espace, sur une trajectoire censée assurer qu'il ne débarquerait jamais sur aucune planète. Cependant, le corps est trouvé par un vaisseau qui s'avère être en route pour Apokolips, planète du maléfique Darkseid. Pendant ce voyage on apprend que Doomsday n'est pas vraiment mort.

mardi 23 mars 2010

Le soutien-gorge le plus cher du monde

adriana lima black diamond fantasy miracle braVictoria's Secret est une célèbre marque de lingerie.
Pour mousser ses nouvelles collections, Victoria’s Secret propose, depuis plusieurs années, des soutiens-gorges très particuliers.
En 2008, la marque américaine présente, en collaboration avec le joaillier Martin Kat, le soutien-gorge le plus cher du monde : le Black Diamond Fantasy Miracle Bra porté par Adriana Lima, un soutien-gorge décoré de 3.575 minuscules diamants noirs, 117 diamants blancs et 34 rubis. Le poids de l’ensemble du soutien-gorge atteint les 1.500 carats pour une valeur de 5 millions de dollars.
En 2009, il s’agit encore une fois de diamants, une création particulièrement prestigieuse en collaboration avec le joaillier Damiani. Le soutien-gorge est décoré avec pas moins de 3 millions de dollars de diamants.

Pour rappel, la société, fondée à San Francisco en 1977, gagna sa notoriété dans les années 1990 après avoir produit des défilés de mode et grands spectacles publicitaires, les Victoria's Secret Fashion Shows. Les plus grands mannequins y participent comme Gisèle Bündchen, Naomi Campbell, Laetitia Casta, Eva Herzigová, Adriana Lima, Heidi Klum, ... connues sous l'appellation les "Anges" de Victoria’s Secret. Les premières furent lors de la campagne télévisée de 1998 avec Tyra Banks, Stephanie Seymour, Karen Mulder, Daniela Pestova et Helena Christensen.

/walk of fame victoria's secretEn novembre 2007, les Anges de Victoria Secret deviennent la première marque à gagner son étoile sur le trottoir très célèbre du quartier d'Hollywood à Los Angeles, le Walk of Fame ("Promenade de la gloire").

lundi 22 mars 2010

Pourquoi les policiers sont-ils surnommés "poulets" ?

La langue française comprend de nombreux mots pour désigner la police, notamment en argot : poulet, poulaga, perdreau, flic, keuf (flic en verlan), coch (cochon), bœu (bœuf), schmidt, vache, condé, …

Voici l’origine du terme "poulet" :
Bonaparte, premier Consul, crée en 1800 la Préfecture de police de Paris, héritière de la Lieutenance générale (le préfet de police reprend les attributions du lieutenant général de police, institué par Louis XIV en 1667 pour exercer des pouvoirs de maintien de l'ordre auparavant dévolus au prévôt de Paris). Elle occupera jusqu'en 1871 l'ancien hôtel des Premiers Présidents du Parlement, au fond d'une rue étroite, la rue de Jérusalem (ainsi nommée parce qu'au Moyen-âge, les pèlerins qui partaient en Terre Sainte ou qui en revenaient, y trouvaient asile).

plaque quai des orfevresDurant la commune de Paris, les bâtiments de la rue de Jérusalem brûlent. En 1871, Jules Ferry met alors à disposition du Préfet de Police la caserne de la Cité, située quai des Orfèvres.
Cette caserne ayant été bâtie sur l'emplacement de l'ancien marché aux volailles de Paris, le sobriquet de poulet est alors donné aux policiers. L'expression s'est ensuite rapidement étendue à tout le territoire.

La caserne de la Cité ne connaît, par la suite, que peu de modifications, sinon d'importants travaux, en 1909, dus aux dégâts provoqués par le creusement du tunnel de la ligne n°4 du métro.
Pendant la guerre, elle est le théâtre d'événements historiques. Le 19 août 1944, les policiers parisiens y déclenchaient l'insurrection contre l'occupant qui allait conduire, une semaine plus tard, à la Libération de Paris.

dimanche 21 mars 2010

Pourquoi le kiwi se nomme-t-il ainsi ?

kiwi plantationLe kiwi (Actinidia deliciosa) est originaire du sud-est de la Chine, dans la vallée du Yangzi Jiang. Il a été décrit pour la première fois vers 1750, par Chéron d'Incarville, un jésuite français. Le "Yang Tao", littéralement "Pêche du Yang", poussait à l'état sauvage dans la forêt longeant le fleuve mais n'était pas cultivé, il était simplement cueilli par les Chinois qui l'appréciaient.

À la fin du XIXe siècle, des plants furent importés en Europe, sans qu'on s'intéresse encore à leurs fruits, puis aux États-Unis en 1904. Le kiwi est apparu en Nouvelle-Zélande en 1906, grâce à Alexander Allison qui planta chez lui des graines apportées par Isabel Fraser. Les plants portèrent leurs premiers fruits en 1910. Il a d'abord été cultivé dans les jardins domestiques mais la plantation commerciale a commencé dans les années 1940 en Nouvelle-Zélande.

kiwi animalLe kiwi fut d'abord connu sous le nom de "groseille de Chine", sa chair rappelant celle de la groseille à maquereau. Lors de la guerre froide, ce nom devint un problème pour sa commercialisation aux États-Unis. Sa culture se développant en Nouvelle-Zélande, à partir de 1953, les Néo-zélandais l'appelèrent donc "kiwi", sa peau velue rappelant celle de l'oiseau du même nom, emblème du pays. "Kiwi" a été adopté comme marque déposée à partir de 1974.

Naturellement, des kiwis sont encore produits dans leur région d'origine, la Chine, mais celle-ci n'a jamais fait partie de la liste des dix principaux pays producteurs de kiwis. La Nouvelle-Zélande reste quant à elle l'un des principaux producteurs de kiwis, avec l'Italie, la France, le Chili, l'Espagne, les États-Unis et le Japon.

Pour rappel, le kiwi contient davantage de vitamine C que l'orange.

samedi 20 mars 2010

Qu'est ce que le "Suisse de Valence" ?

Suisse de Valence
Le "Suisse" spécialité de Valence (Drôme), est un biscuit un peu compact en forme de bonhomme. Il est en pâte sablée et contient de petits morceaux d'écorce d'orange confite. Il est parfumé à la fleur d'oranger.
Le nom, la forme et la décoration de ce biscuit sont inspirés de l'uniforme des gardes suisses du Pape Pie VI prisonnier puis décédé à Valence en 1799. Il est caractéristique avec son chapeau sur la tête, une fine moustache, des yeux en grains de café et des boutons en raisins de corinthe. 


En 1798, le pape Pie VI est contraint par la République Française de quitter Rome et renoncer à son pouvoir temporel et de se contenter de son pouvoir spirituel. Pie VI quitte le Vatican dans la nuit du 19 au 20 février. Réfugié à Sienne puis à la chartreuse de Florence (en juin 1798), Pie VI est rattrapé par les troupes françaises et fait prisonnier. Il est successivement emmené à Bologne, Parme, Turin, puis Briançon, Grenoble et enfin Valence (France).

vendredi 19 mars 2010

Pourquoi le coq est-il un symbole de la France ?

Bien qu'il ne soit plus reconnu comme emblème officiel par la République française, le coq gaulois doré reste un symbole national fort de la France.

Coq gauloisDans l’Antiquité, les Romains se moquaient des Gaulois, parce que, en latin, le mot gallus signifie à la fois gaulois et coq. Ils les considéraient comme des oiseaux braillards et vantards, mais qui ne faisaient pas le poids face à l'aigle romain.
Au début du Bas Moyen Âge (XIIe), les ennemis de la France réutilisèrent le calembour par dérision, faisant remarquer que les Français (tout particulièrement leur roi Philippe Auguste) étaient tout aussi orgueilleux que l'animal de basse-cour. Par esprit de contradiction et pour son symbole religieux (Jésus-Christ se sert d’un coq pour révéler au petit matin le manque de foi de Saint-Pierre), les Français reprirent à leur compte cette image en mettant en avant ce fier animal.
A partir de l'époque de la Renaissance, le coq commence à être rattaché à l'idée de Nation française qui émerge peu à peu. Sous le règne des Valois et des Bourbons, l'effigie des Rois est souvent accompagnée de cet animal censé représenter la France dans les gravures et sur les monnaies.

Coq gaulois statueLe coq gagna une popularité particulière à l'occasion de la Révolution française et de la monarchie de Juillet, où il fut introduit en remplacement de la fleur de lys dynastique. Ainsi, à la période révolutionnaire, on le voit figurer sur un écu, orné du bonnet phrygien, sur le sceau du Premier consul et l'allégorie de la fraternité porte souvent un bâton surmonté d'un coq.
Napoléon Bonaparte substitue l'Empire à la République et dès lors l'aigle remplace le coq car pour l'Empereur : "Le coq n'a point de force, il ne peut être l'image d'un empire tel que la France".
Après une période d'éclipse, les "Trois Glorieuses" de 1830 réhabilitent l'image du coq français et le Duc d'Orléans, c’est-à-dire Louis-Philippe, signera une ordonnance indiquant que le coq devrait figurer sur les drapeaux et les boutons d'uniformes de la garde nationale.

Lors de la Première Guerre mondiale, l'affirmation du sentiment patriotique va faire du coq la figure de la résistance et du courage français face à l'aigle prussien. Cette représentation manichéenne sera de plus en plus utilisée à partir de ce moment, notamment par les caricaturistes.

Coq gaulois pièceAujourd’hui, la symbolique du coq amusent les étrangers qui voient dans l'animal la parfaite représentation du chauvinisme à la française : quand le coq chante sur un tas de fumiers, le français se glorifie encore alors qu'il est dans la misère.
Le coq figure toujours au sommet de très nombreux clochers (en raison du coq des Evangiles) et surmonte aussi bon nombre de monuments aux morts érigés après la Première Guerre mondiale.

jeudi 18 mars 2010

L’origine de l’expression « entrer en lice »

Le mot "lice" provient du francique "lîstja" qui signifiait "barrière".

Au Moyen-âge, les lices étaient des palissades construites en bois qui entouraient les maisons-fortes et les châteaux. Ce nom a ensuite servi à désigner les délimitations de terrains destinés à des tournois ou autres exercices en plein-air.
Les chevaliers, lors de leurs joutes, entraient donc en lice, c'est à dire sur le terrain de combat. Les derniers à se présenter dans cet espace étaient ceux qui ''restaient en lice'', ceux qui continuaient leur parcours dans la compétition.

Aujourd’hui cette expression s’emploie toujours dans le domaine sportif mais aussi en politique pour figurer que deux candidats sont prêts à s’affronter.

mercredi 17 mars 2010

Pourquoi le trèfle est-il l'emblème de l'Irlande ?

Le trèfle est un symbole courant pour représenter l’Irlande. La légende raconte que le trèfle aurait été utilisé par Saint Patrick lors de sa mission d'évangélisation de l'Irlande.
Alors que celui-ci tentait de convertir le roi Aengus à la cause chrétienne, Saint Patrick eut l'idée de se servir d'un trèfle à 3 feuilles pour illustrer la Sainte Trinité. D'après lui, chaque feuille représente une entité : le Père, le Fils, et le Saint Esprit. Le trèfle dans son ensemble, représente Dieu lui permettant ainsi d’expliquer comment un seul dieu pouvait être présent en trois personnes (en Irlandais Triur i n-Aon "trois personnes en un"). Cette illustration se répandit dans toute l'Irlande, et l'on associa très rapidement le trèfle à Saint Patrick, puis à l'Irlande entière.

De nombreuses croix celtiques portèrent dès lors des gravures représentant des trèfles, et le célèbre Book of Kells contient d'innombrables enluminures représentant cette plante (considéré comme un chef-d'œuvre du christianisme irlandais et de l'art irlando-saxon, et l’un des plus somptueux manuscrits ayant pu survivre à l'époque du Moyen Âge).

Le trèfle est également présent dans la mythologie celtique : Tailtiu, la mère nourricière du dieu Lugh, défricha toute l’île et, une fois tous les arbres abattus, il y poussa une belle prairie de trèfle.

Il représente aujourd’hui l'Irlande, Saint Patrick, son paysage sauvage, ainsi que la conversion de l'île à la chrétienneté.
En ce 17 mars, jour de la Saint Patrick et fête nationale irlandaise, portez du trèfle, portez du vert !
Happy Saint Patrick's Day !

mardi 16 mars 2010

Le mythe d’Orphée

Fils du roi Œagre et de la muse Calliope, Orphée reçut d’Apollon une lyre à sept cordes auquel il en rajouta deux supplémentaires en hommage aux neuf Muses, protectrices des arts et des lettres (auxquelles appartenait sa mère).
Orphée savait par les accents de sa lyre charmer les animaux sauvages et parvenait à émouvoir les êtres inanimés. Il participa également à l'expédition des Argonautes au cours de laquelle il triompha des sirènes.

De retour en Thrace dans le royaume de son père, il décide de se marier avec Eurydice, nymphe liée aux chênes et plus généralement aux arbres.
Lors de ce mariage, Eurydice se fait mordre au mollet par un serpent (selon d’autres versions, elle se fait mordre en tentant d’échapper aux avances d’Aristée). Elle meurt et Orphée, inconsolable, décide d’aller jusqu'au royaume des morts pour la sauver.

Après avoir endormi de sa musique enchanteresse Cerbère le chien à trois têtes gardant l'entrée des Enfers, ainsi que les terribles Euménides, il réussit à approcher le dieu Hadès et sa femme Perséphone. Envoutée par sa musique mélodieuse et impressionnée par son courage et son amour, Perséphone prie Hadès de rendre Eurydice à son mari.
Hadès se laisse convaincre et le laisse repartir avec sa bien-aimée à la condition qu'elle doit le suivre et qu’il ne se retourne ni ne lui parle sous aucun prétexte tant qu'ils ne sont pas sortis des Enfers et revenus tous deux dans le monde des vivants.

Orphée accepte et prend le chemin du retour. Suivi d'Eurydice, il est heureux d’avoir retrouvé sa femme et de pouvoir la ramener à la vie. Mais le voyage est long et bientôt des doutes germent dans son esprit. Hadès et Perséphone ne l'ont-t-ils pas trompé ? Sa bien-aimée est-elle bien derrière lui ? Il se souvient aussi des conditions imposées et fait effort pour ne pas se retourner. Mais son incrédulité grandit peu à peu.
Au moment de sortir des Enfers, inquiet et impatient, il se retourne à quelques pas de la sortie. Eurydice lui fait alors un signe d'adieu avant de disparaître à jamais. Orphée doit retourner chez les humains seul avec toute sa douleur.

Le mythe d’Orphée est donc l’un des cas les plus connus de catabase - descente effectuée de plein gré par un homme vivant dans le royaume des morts.
Célébré par Virgile (Géorgiques, IV) et Ovide (Métamorphoses, X et XI), le mythe d’Orphée a inspiré beaucoup d'artistes (Chagall sur l'image ci-contre) et fait l’objet de multiples interprétations.

lundi 15 mars 2010

Le Pont-Neuf : histoire et origine du nom

Le pont Neuf est le plus ancien pont de pierre de Paris. Son nom vient du fait que c'est le premier pont en arc construit en pierre à Paris (auparavant les ponts étaient construits en bois).

La construction du pont a été décidée en novembre 1577. Le 31 mai 1578, le roi Henri III posa la première pierre de l'ouvrage en présence de la reine mère Catherine de Médicis et de la reine Louise de Lorraine. Sa construction se poursuivra jusqu'en 1607, sous le règne d'Henri IV. Cependant, le chantier prit du retard et les travaux durent être suspendus pendant dix ans, de 1588 à 1598 du fait des guerres de religion. En 1599, Henri IV ordonne la reprise des travaux, dont il confie la conduite à Guillaume Marchant et François Petit.
En juillet 1606, alors que la construction du pont s'achève, Henri IV décide de l'aménagement d'une place presque fermée avec des maisons ayant des façades identiques — la place Dauphine — entre le palais de la Cité et le terre-plein situé entre les deux culées du pont.
Le 23 août 1614, quatre ans après l'assassinat du roi, la statue équestre d'Henri IV est commandée à Jean de Bologne par Marie de Médicis pour être placée sur le terre-plein de l'île de la Cité. Elle sera fondue pour faire des canons en 1792 lors de la Révolution française (et remplacée sous la Restauration par une nouvelle statue équestre d'Henri IV).

C'est le premier pont de Paris à ne plus être couvert, le premier aussi à traverser la Seine dans toute sa largeur, reliant la rive gauche, la rive droite, et l'extrémité occidentale de l'île de la Cité. Il dispose de trottoirs (les premiers de Paris) et de "balcons" en demi-cercles au-dessus de chaque pile, où des marchands et artisans tiennent boutique. Une autre nouveauté est l'absence de maisons sur sa bordure. C'est, après le pont aval et le pont amont du périphérique, le troisième plus long pont de Paris avec 238 m.
De nombreux artistes célèbres l’ont peint comme Turner, Renoir (image ci-contre), Picasso, ... Il fut également empaqueté par Christo en 1985 et fleuri par le couturier Kenzo en 1994. Au premier trimestre 2007, la Ville de Paris en a achevé la restauration intégrale, avec la dernière arche et ses mascarons, côté rive droite et voie sur berge.

samedi 13 mars 2010

Les Trois vues les plus célèbres du Japon

Au Japon, les trois vues les plus célèbres du Japon (日本三景, littéralement « les trois vues du Japon ») constituent la liste traditionnelle des plus belles vues du pays, équivalent aux sept merveilles du monde. Cette classification est l'œuvre du philosophe confucianiste Razan Hayashi au XVIIe siècle.

Matsushima : archipel du côté de Sendai

Archipel Matsushima

Amanohashidate : bras de terre fermant quasiment une baie

Amanohashidate

Miyajima : ville située sur une île au large de Hiroshima et dont le temple est classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le temple d'Itsukushima est connu pour son torii flottant.

Miyajima Itsukushima

vendredi 12 mars 2010

Qu’est ce qu’un captcha (et l’origine du mot) ?

Un captcha est une forme de test de Turing permettant de différencier de manière automatisée un utilisateur humain d'un ordinateur.
Pour se prémunir contre les soumissions automatisées et intensives réalisées par des robots malveillants, un captcha usuel requiert ainsi que l'utilisateur tape les lettres et les chiffres visibles sur une image distordue qui apparait à l'écran. Certains sites Web préfèrent afficher une image qui contient une question mathématique.
Ils sont utilisés contre le spam notamment lors de l'inscription à des webmails gratuits, lors de la soumission de messages dans des forums de discussion et des blogs, pour la participation à des sondages ou encore contre l'extraction automatisée de bases de données .

Le mot "Captcha" est un rétro-acronyme : il se prononce comme capture en anglais et est censé être composé des initiales de "Completely Automated Public Turing test to Tell Computers and Humans Apart", soit en français, "test public de Turing complètement automatique ayant pour but de différencier les humains des ordinateurs".
Ce terme, qui est une marque déposée par l'université Carnegie Mellon, a été inventé en 2000 par Luis von Ahn, Manuel Blum et Nicholas J. Hopper de cette université, et par John Langford d'IBM. Le nom "captcha" peut également être interprété comme "Catcha" ou "Gotcha", qui signifient "Je t'ai eu".

Parce que le test est réalisé par un ordinateur, en opposition avec les tests de Turing standard réalisés par des humains, un captcha est souvent décrit comme un test de Turing inversé.

jeudi 11 mars 2010

A qui décerne-t-on la Médaille Dickin ?

La Dickin Medal est une médaille militaire britannique, décernée à des animaux pour l'honneur de leurs actions en temps de guerre. Elle a été créée en 1943 par Maria Dickin, fondatrice du dispensaire pour animaux, le People's Dispensary for Sick Animals (PDSA). Elle est considérée comme la Victoria Cross (distinction militaire suprême de l'armée britannique et du Commonwealth) pour animaux.
Entre 1943 et 1949, 54 Dickin Medals ont été attribués à 32 pigeons, 18 chiens, 3 chevaux et un chat. Au total, 60 animaux ont reçu la médaille à ce jour.
L’inscription sur la médaille indique : "For Gallantry - We also serve" (Pour bravoure - Nous servons aussi).

Quelques héros :
- 1943 : Winkie, le premier pigeon à recevoir la médaille, pour avoir délivré sur 120 milles (un peu plus de 193 kilomètres) le SOS d'un bombardier qui s'était écrasé
- 1944 : Paddy, un pigeon voyageur qui a fait la traversée enregistrée la plus rapide de la Manche en 4 heures 5 minutes sur 230 miles (environ 370 kilomètres). Paddy délivrait des messages de Normandie pour le débarquement allié sur les plages normandes
- 1946 : G.I. Joe, un pigeon voyageur qui a sauvé la vie de beaucoup de gens durant la Seconde Guerre mondiale
- 1949 : Simon, chat du navire HMS Amethyst durant l'incident du Yang Tsé. Il est remarquable pour avoir survécu à une blessure de canon, a relevé le moral des troupes et a tué nombre de rats qui infestaient le bateau pendant l'incident. Dans sa lettre de recommandation à la PDSA pour la médaille Dickin, le commandant Kerans écrivit ceci : "… Tout au long de cet incident, le comportement de Simon fut digne des plus hauts honneurs. À la surprise de tous, il survécut à ce tir l’obus qui avait laissé un trou de 30 cm dans une plaque d’acier. Durant sa convalescence, Simon se montrait de jour en jour plus câlin. Sa présence sur le navire fut un facteur décisif pour remonter le moral de l’équipage".
- 2002 : Appollo, un chien de recherche et sauvetage de la police de New York
- 2002 : Salty et Roselle, chiens de guide d'aveugle durant les Attentats du 11 septembre 2001 au World Trade Center
- 2003 : Type, un chien du Royal Army Veterinary Corps durant la Guerre en Irak

Ces dernières années, plusieurs Dickin Medal ont été mis aux enchères. En 1993, la médaille du chat Simon, a été vendue 23.000 livres sterling.

mercredi 10 mars 2010

Le vélodrome d'Hiver ou le Vel’d’Hiv

Au début du XXe siècle, la compétition cycliste devient un spectacle de masse prisé par la population ouvrière des villes. La construction des vélodromes participe à cette vogue.
Dès 1902, Henri Desgrange (le créateur du Tour de France) demande à l'architecte Gaston Lambert d'aménager la Galerie des Machines, vestige de l'Exposition universelle de 1889 situé dans le quartier de Grenelle (situé au fond du Champ de Mars devant l’Ecole militaire), pour y créer une piste de compétition cycliste. Inauguré le 20 décembre 1903, le vélodrome connaît rapidement un grand succès populaire. Mais en 1909, la ville annonce la destruction de la Galerie des Machines afin de libérer la perspective vers le Champ de Mars.

Desgrange décide alors d'édifier tout à côté, à l'angle du boulevard de Grenelle et de la rue Nélaton dans le XVe arrondissement, un nouveau temple du vélo. Dans le nouveau Vel' d'Hiv' qui voit alors le jour, 17.000 spectateurs, sur des gradins de briques et de béton, peuvent observer les coureurs qui parcourent une piste de sapin de 250 mètres de long autour d'une vaste pelouse centrale. La salle est éclairée par une immense verrière zénithale et plus de mille ampoules.

De nombreuses manifestations s'y déroulèrent. La fameuse course cycliste des Six jours de Paris, créée en 1913 à l'exemple d'une course américaine équivalente, connut son heure de gloire dans l'entre-deux-guerres, et devint vite le sommet de la saison cycliste. En 1926 commença également l'élection de la Reine des 6 jours, chargée de donner le départ de la course (les Reines étaient choisies dans le milieu des artistes populaires à la mode : Édith Piaf, Annie Cordy, Yvette Horner furent ainsi Reines des 6 jours). L'animation se répandait alors de jour comme de nuit jusque dans les rues du quartier.

En 1931, l'édifice est rénové par l'américain Jeff Dickson et devient le Palais des Sports de Grenelle. En effet, avec sa compagnie la Jeff Dickson International Sports, il organise en plus des traditionnels matchs de boxe et course de vélos, d'autres compétitions sportives dans l'enceinte : tennis, basket-ball mais également hockey et patinage sur glace (grâce à un équipement adéquat permettant la réalisation d'une patinoire). C'est le début des "années folles" du hockey sur glace.

En juillet 1942, le régime nazi organise l'opération "Vent Printanier" : une énorme rafle de Juifs dans plusieurs pays européens. Les 16 et 17 juillet, plusieurs milliers de juifs (13 152) furent "amassés" dans le vélodrome avant leur déportation vers le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.
Il s’agit de la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. En France, le régime de Vichy mobilise la police française pour participer à l'opération : à Paris, 9.000 policiers et gendarmes rafleront les Juifs.

Le Vélodrome fut détruit en 1959.

mardi 9 mars 2010

Les différentes espèces de pigeons à Paris

Les pigeons parisiens appartiennent à 3 espèces : ils sont pour la plupart des pigeons bisets (Columba livia), les autres espèces étant le Pigeon ramier ou palombe (Columba palumbus) et le pigeon colombin (Columba oenas). On trouve aussi de plus en plus la Tourterelle turque, plutôt dans les parcs, et en milieu semi-urbain ou péri-urbain, cette dernière n'est pas classée comme nuisible.
La population actuelle de pigeons bisets de ville à Paris est estimée à plusieurs dizaines de milliers d'individus, le chiffre d'environ 80.000 est avancé, ce qui équivaudrait à 1 oiseau pour 25 habitants.

À l'origine, les pigeons bisets vivaient dans les falaises rocheuses, les montagnes ou les zones désertiques. La première domestication connue du pigeon date de l’Egypte des pharaons, il y a 5.000 ans. L’élevage du pigeon était initialement alimentaire. Mais ses compétences de grand voyageur revenant fidèlement à son pigeonnier ont bien vite été observées et le "pigeon voyageur" est né.
Le pigeon a en effet connu d'importantes fonctions commerciales et militaires, jouant jusqu'en 1918 un rôle important, voire essentiel pour la transmission des messages stratégiques (de nombreuses armées entretiennent toujours un petit nombre de pigeons voyageurs, qui servent aussi parfois au sauvetage). C'est, entre autre, la magnétite présente dans certains tissus de son cerveau qui, équivalente aux composants de nos boussoles, l'aide à retrouver aisément son pigeonnier même quand il est relâché à plusieurs centaines de kilomètres.

Les pigeons sont maintenant des hôtes caractéristiques des grandes villes.
Les pigeons bisets nichent dans les anfractuosités des bâtiments. Espèce à fort potentiel d’adaptation, il a conquis tous les espaces disponibles des greniers des immeubles aux constructions métalliques (métro aérien, halls de gares…). Le pigeon ramier, de plus grande taille, niche, quant à lui, dans les arbres des parcs et jardins.
Ils se nourrissent essentiellement de graines, de fruits et plus rarement de quelques insectes.
La durée de vie moyenne d’un pigeon en ville est de 6 à 8 ans.

lundi 8 mars 2010

Pourquoi les Oscars se nomment-ils ainsi ?

Au lendemain de la 82e cérémonie des Oscars, petit retour sur l’origine du nom de la plus célèbre récompense cinématographique américaine (voir mondiale) :
chaque année, depuis le premier banquet des Oscars qui s’est tenu le 16 mai 1929 dans le Blossom Room de l’hôtel Hollywood Roosevelt, ont été décernées les Academy Awards, plus connus sous le nom d'Oscars et 2 701 statuettes dorées y ont été remises (avant la cérémonie de 2010).
Pour être nommé, les films doivent respecter un certain nombre de règles dont être sortis en salle dans le comté de Los Angeles en Californie entre le 1er janvier et le 31 décembre de l'année précédant la cérémonie.

Le trophée a été dessiné par Cedric Gibbons, co-fondateur de l'AMPAS (Academy of Motion Picture Arts and Sciences en français: Académie des Arts et des Sciences du Cinéma), et responsable artistique de la MGM entre 1924 et 1956.
Il est constitué de britannium (alliage d'étain, de cuivre, et d'antimoine) plaqué d'or (à l’exception de la Seconde guerre mondiale, où en raison de la pénurie de métaux, les statuettes distribuées étaient en plâtre peint. Évidemment, après le conflit, l’AMPAS a remplacé toutes ces statues pour des Oscars en métal et en or).
D'une hauteur de 34,29 centimètres pour un poids de 3,85 kg, il a été sculpté par George Stanley et réalisé par la société R. S. Owens & Company à Chicago. Elle représente un chevalier, debout sur une bobine de film, les mains tenant une épée. La bobine présente 5 ouvertures correspondant aux 5 secteurs originaux de l’Academy : acteurs, réalisateur, producteurs, techniciens et scénaristes. Bien que la statuette ait conservé sa forme au fil des années, la taille de la base a été modifiée en 1945 pour adopter le format qu’on connaît aujourd’hui.
Désigné officiellement sous le terme d'Academy Award, il est surnommé "Oscar" depuis 1934.
Une anecdote rapporte que Margaret Herrick, bibliothécaire et directrice générale de l’AMPAS, trouva qu’il ressemblait à son oncle ayant pour prénom Oscar. Une autre version attribue la paternité de ce surnom à Bette Davis dont le mari, Harmon Oscar Nelson, ressemblait également à la statuette.

Quoi qu’il en soit, c’est lors de la 6e cérémonie des Oscars en 1934, que le chroniqueur Sidney Skolsky utilisa le premier le terme "Oscar" pour parler du prix de la Meilleure actrice remporté par Katharine Hepburn.
Le surnom ne fut officiellement adopté par l'Académie qu'en 1939.

La fleur interdite au théâtre

oeillet
Saviez-vous qu’il ne faut jamais offrir de bouquet d'œillets à une actrice (en revanche les roses sont très appréciées). L'origine de cette tradition vient de ce qu'à l'époque où les théâtres avaient encore des acteurs permanents, le directeur offrait un bouquet de roses aux comédiennes dont le contrat était renouvelé. Mais pour ne pas faire de dépenses inutiles, celles qui étaient renvoyées recevaient des œillets, fleurs qui coûtent moins cher...
Au Royaume-Uni on ne donne aucune fleur avant la représentation, il faut attendre la fin de la pièce.

dimanche 7 mars 2010

L'origine du magazine Playboy

Playboy a été créé en 1953 à Chicago par Hugh Hefner. Connu pour ses playmates et ses photographies érotiques mais aussi des articles life style, le magazine a vu quelques grands auteurs contemporains publier leurs nouvelles dans Playboy. On peut citer Arthur C. Clarke, Ian Fleming, Vladimir Nabokov ou encore Margaret Atwood. Il est également connu pour sa ligne éditoriale sur la politique.

Après plusieurs idées de titres (Stag Party, The Gentlemen’s Club), Hugh Hefner et son associé Eldon Sellers s’arrêtent sur le titre de Playboy.
Le premier numéro sort en décembre 1953. Ce premier numéro n'avait pas de date au cas où les ventes ne fussent pas bonnes. En couverture, Marilyn Monroe. Elle est la première sweetheart du mois. C’est un succès immédiat. En quelques semaines, le titre se vend à plus de 50 000 exemplaires à 50 cents le numéro. Le second numéro fut publié en janvier 1954.

Le célèbre logo, qui représente un profil stylisé de lapin portant un nœud papillon de smoking, a été dessiné par l'artiste Art Paul pour le deuxième numéro du magazine et est apparu sur la couverture de chacun des numéros depuis.
Le lapin apparaît sur chaque couverture et les lecteurs peuvent s'amuser à le retrouver. Hefner a dit qu'il avait choisi le lapin comme mascotte pour sa "connotation sexuelle humoristique". Le premier choix avait été un cerf à grands bois, et c'est au dernier moment que sa tête a été remplacée par celle du lapin.

Dans les années 1970, le magazine vend presque 9,5 millions d’exemplaires à travers le monde. La meilleure vente est pour le numéro de novembre 1972 : 7.161.561 exemplaires. Pam Rawlings faisait la couverture.
Aujourd'hui, Playboy est toujours le leader dans le marché des magazines masculins, vendant 3 millions d’exemplaires par mois aux États-Unis.
Pamela Anderson est la playmate qui est apparue le plus souvent sur la couverture du Playboy (12 fois).


October 1965
Playmate of the Month Allison Parks.



January 2000
Millennium Collector's Edition.



November 2009
Playmate of the Marge Simspon.



jeudi 4 mars 2010

Qu’est ce que le test de Turing ?

Le test de Turing est une proposition de test d’intelligence artificielle ayant la faculté d’imiter la conversation humaine. Décrit par Alan Turing en 1950 dans sa publication Computing machinery and intelligence, ce test consiste à mettre en confrontation verbale un humain avec un ordinateur et un autre humain à l’aveugle. Si ce dernier n’est pas capable de dire qui est l’ordinateur et qui est l’autre homme, on peut considérer que le logiciel de l’ordinateur a passé avec succès le test.

Le test a été inspiré d’un jeu d’imitation dans lequel un homme et une femme vont dans des pièces séparées et les invités tentent de discuter avec les deux protagonistes en écrivant des questions et en lisant les réponses qui leur sont renvoyées. Dans ce jeu l’homme et la femme essayent de convaincre les invités qu’ils sont tous deux des femmes.
À l’origine Turing a imaginé ce test pour répondre à sa question existentielle : "une machine peut-elle penser ?", en donnant une interprétation plus concrète de sa question. Dans sa publication, le terme "Jeu d’imitation" est utilisé pour sa proposition de test. Le nom de "Test de Turing" semble avoir été inventé en 1968 par Arthur C. Clarke dans ses nouvelles de science-fiction dont a été tiré le film 2001 : L'Odyssée de l'espace.

Turing a prédit que les ordinateurs seraient un jour capables de passer le test. En fait, il estimait qu’en l’an 2000 des machines avec 128 Mo de mémoire seraient capables de tromper environ 30 % des juges humains durant un test de 5 minutes. Il a prédit que les humains à ce moment-là, ne verraient pas l’expression "machine intelligente" comme contradictoire. Il a aussi prédit que l’acquisition par apprentissage des ordinateurs serait aussi importante pour construire des ordinateurs performants, une affirmation qui est aujourd’hui considérée comme plausible par les chercheurs contemporains en intelligence artificielle.
En 2004, aucun ordinateur n’a réussi le test de Turing en tant que tel. Des programmes de conversation simple tels que ELIZA ont trompé des humains croyant parler à d’autres humains, avec des expressions informelles, comme le bot AOLiza. Malgré cela, de tels "succès" ne sont pas comparables au test de Turing.

Le prix Loebner est une compétition annuelle qui permet de déterminer le meilleur programme capable de réussir le test de Turing. Bien que le prix soit attribué chaque année au logiciel jugé le plus proche de la conversation humaine, dont ALICE a été vainqueur à plusieurs reprises, le prix attribué au système qui passerait le test de Turing avec succès n’a jamais été attribué.

mercredi 3 mars 2010

Qu’est ce que le Paris-Brest-Paris ?

En 1890, dopé par les derniers progrès techniques, le sport cycliste est en plein développement. Rédacteur au Petit Journal, Pierre Giffard a l’idée d’une course homérique, d’une distance inégalée : 1.200 kilomètres.
Symboliquement, les coureurs devront aller jusqu’au bout du monde, le Finistère, "penn ar bed" en langue bretonne.

Le départ est donné devant le siège du journal, le 6 septembre 1891. 206 amateurs et professionnels participent à cette édition bien que les étrangers et les femmes ne sont pas autorisés à concourir.
16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants.
Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.

Le devenir de la course PBP va être lié au contexte politique national. Pierre Giffard va courageusement s’engager dans la lutte pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus. Il va jusqu’à refuser, dans son journal, les publicités d’antidreyfusards notoires, comme le Marquis de Dion, célèbre constructeur d’automobiles.
Dans cette France coupée en deux, les industriels regroupés autour de Dion et des frères Michelin ne pouvaient plus tolérer que le principal organe de presse sportive, le quotidien, Le Vélo, créé par Giffard en 1892, soit ainsi politiquement orienté. Ils décident donc de lui créer un concurrent, l’Auto-Vélo, dirigé par Henri Desgrange.

En 1901, l'organisation de la course est donc reprise par l'Auto-Vélo, qui recherchait une épreuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catégories furent créées : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs), 114 partants.
À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent. Maurice Garin gagne en 52h11 en arrivant dans un vélodrome du Parc des Princes quasi vide, car personne ne l’attendait si tôt. Il battait de 19 heures et 30 minutes le temps de Terront dix ans plus tôt.

Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.
Des éditions furent organisées en 1911, 1921, 1948, 1951, 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammées en raison du manque d'intérêt. Si la compétition a disparu, les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris Randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax.

mardi 2 mars 2010

L’origine de la marque Rolls-Royce

En 1884 Henri Royce, commence une affaire d'électricité et de mécanique. En 1902, ce mécanicien de génie en grande partie autodidacte construit sa première automobile à Manchester.
Il est introduit auprès de Charles Rolls, un ingénieur aristocrate fou de moteurs, donnant naissance à l'entreprise Rolls-Royce fondée le 4 mai 1904. A l'origine la compagnie fut fondée sous l'appellation Royce-Rolls mais l'abréviation "Rolls" domina le nom d'origine et fut ensuite placé en première position.
Les principes fondateurs de la marque, édictés par Henry Royce, étaient simples : "Chercher la perfection en tout. Prendre le meilleur de ce qui existe et l'améliorer. Et quand rien n'existe, le concevoir".

Entre 1904 et 1906, dix-neuf voitures à moteur deux cylindres, de 2 litres sont sorties des usines, suivies de quelques exemplaires à moteur trois cylindres de 3 litres et de la 30 HP, construite à trente exemplaires. Habillée d'une superbe carrosserie en aluminium, la 13e voiture de la série, la Silver Ghost ("fantôme d'argent"), s'inscrivait dans l'histoire de l'automobile en parcourant 15 000 milles entre le 1er juillet et le 8 août 1907 sans aucune panne mécanique.

Le 12 juillet 1910, Charles Rolls se tue dans une démonstration aérienne tandis que Henri Royce meurt en 1933 mais concevant avant sa mort de nombreux moteurs tels que le Merlin (qui équipa notamment le chasseur Supermarine Spitfire).
Aux célèbres Silver Ghost et aux prestigieuses Phantom ont succédé les Silver Dawn, Silver Cloud, Silver Spirit/Spur, et l'illustre Silver Shadow à carrosserie monocoque et suspension hydropneumatique par Citroën (1965).

Le fameux bouchon de radiateur de la marque, The spirit of Ecstasy ("L'esprit d'extase" en anglais : sensation ressentie au volant d'une Rolls-Royce), fut créée en 1911 par le célèbre sculpteur anglais de l'époque Charles Sykes. La statuette représente une jeune femme dans une attitude dynamique inclinée vers l'avant ; ses bras sont lancés hauts en arrière et ses vêtements se gonflent dans son dos dans le prolongement des bras, dans un mouvement évoquant des ailes. Charles Sykes s'inspira de la Victoire de Samothrace pour créer cette figurine. On remarquera la forme particulière des calandres, s'inspirant de l'architecture des temples grecs. Certaines légendes laissent croire que la statuette serait faite à l'image de la maîtresse de Henri Royce.

La Centenary Phantom, un modèle qui ne sera produit qu'à quarante exemplaires, va marquer le centenaire de Rolls-Royce. En un siècle, la firme a fabriqué quelque 100 000 voitures.