En 1890, dopé par les derniers progrès techniques, le sport cycliste est en plein développement. Rédacteur au Petit Journal, Pierre Giffard a l’idée d’une course homérique, d’une distance inégalée : 1.200 kilomètres.
Symboliquement, les coureurs devront aller jusqu’au bout du monde, le Finistère, "penn ar bed" en langue bretonne.
Le départ est donné devant le siège du journal, le 6 septembre 1891. 206 amateurs et professionnels participent à cette édition bien que les étrangers et les femmes ne sont pas autorisés à concourir.
16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants.
Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.
Le devenir de la course PBP va être lié au contexte politique national. Pierre Giffard va courageusement s’engager dans la lutte pour la réhabilitation du capitaine Dreyfus. Il va jusqu’à refuser, dans son journal, les publicités d’antidreyfusards notoires, comme le Marquis de Dion, célèbre constructeur d’automobiles.
Dans cette France coupée en deux, les industriels regroupés autour de Dion et des frères Michelin ne pouvaient plus tolérer que le principal organe de presse sportive, le quotidien, Le Vélo, créé par Giffard en 1892, soit ainsi politiquement orienté. Ils décident donc de lui créer un concurrent, l’Auto-Vélo, dirigé par Henri Desgrange.
En 1901, l'organisation de la course est donc reprise par l'Auto-Vélo, qui recherchait une épreuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catégories furent créées : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs), 114 partants.
À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent. Maurice Garin gagne en 52h11 en arrivant dans un vélodrome du Parc des Princes quasi vide, car personne ne l’attendait si tôt. Il battait de 19 heures et 30 minutes le temps de Terront dix ans plus tôt.
Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.
Des éditions furent organisées en 1911, 1921, 1948, 1951, 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammées en raison du manque d'intérêt. Si la compétition a disparu, les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris Randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax.
Le Paris-Brest, pâtisserie en forme de couronne et composée d'une pâte à choux fourrée d'une crème mousseline pralinée, garnie d'amandes effilées a été créée par Louis Durand, pâtissier de Maisons-Laffitte.
RépondreSupprimerIl aurait été inspiré par la course cycliste entre Paris-Brest-Paris. La forme du Paris-Brest est d'ailleurs censée représenter une roue de bicyclette en référence à la course cycliste.
L'origine du Paris-Brest :
RépondreSupprimerhttp://vouloirtoujourstoutsavoir.blogspot.com/2011/09/lorigine-du-paris-brest.html