Il était chanté dans la Chapelle Sixtine lors des matines du mercredi et vendredi de la Semaine-Sainte. Ce morceau, célèbre dans toute l’Europe, ne pouvait être entendu nulle part ailleurs. Il était entamé à la fin de l'office des ténèbres, alors que les cierges qui éclairaient la Chapelle étaient progressivement éteints. Devant le Pape et les cardinaux agenouillés, les chanteurs de la Chapelle improvisaient de somptueux ornements sur le faux-bourdon.
Dès les premières années, le Vatican avait interdit de le reproduire ou de le diffuser afin d'en préserver le caractère unique. Le transcrire ou le jouer ailleurs qu'en ces lieux était puni d'excommunication.
Cependant, il y eut de nombreuses transcriptions supposées du Miserere parmi les cours royales d'Europe, mais jamais de la qualité de celle qui se jouait à Rome.
Selon de nombreuses lettres, Mozart, âgé de quatorze ans, a réussi à retranscrire l'œuvre après seulement une ou deux écoutes. Alors qu'il visitait Rome, avec son père, il eut la chance de pouvoir écouter le Miserere le mercredi de la Semaine Sainte. Le soir même, il retranscrivait le morceau de mémoire. Il l'écouta encore une fois le vendredi qui suivit pour pouvoir faire quelques modifications.
Mozart avait en effet "l’oreille absolue", c’est-à-dire la faculté de pouvoir reconnaître ou chanter n’importe quelle note, sans avoir de repère (en Occident, seule une personne sur 10 000 serait dotée d'une oreille absolue « active », c'est-à-dire serait capable de chanter sans repère une note correcte).
Le Miserere obtenu, fut publié en 1771 à Londres et l'interdiction papale levée. Mais cette version n'incluait pas les ornements baroques qui faisaient le succès et la beauté du chant. Mozart fut accusé d'avoir volé la partition car il paraissait impossible qu'un enfant de quatorze ans pût, en aussi peu d'écoutes, retranscrire une partition considérée comme très complexe.
Felix Mendelssohn fit une autre transcription en 1831 et le prêtre Pietro Alfieri transcrivit les fioritures en 1840. L'édition avec ornementation jouée actuellement est un mélange de ces deux transcriptions.
L'œuvre originale s'est perdue, mais le Miserere garde encore aujourd'hui le privilège de compter parmi les œuvres de musique baroque les plus connues et les plus enregistrées.
Celle là, je le savais! :-)
RépondreSupprimerMais je suis fan de Mozart et connaît toutes les ancdotes "populaires" le concernant...