Le mot baccalauréat vient de l’altération du bas-latin bachalariatus, désignant un rang de débutant d'abord dans la chevalerie, et puis dans la hiérarchie religieuse et universitaire ou de bacca laurea, (baie de lauriers). Il est souvent abrégé bac.
Les premiers baccalauréats datent en France du XIIIe siècle avec l'apparition de l'Université de Paris. Le baccalauréat est alors conféré dans les quatre facultés : faculté des arts, de médecine, de droit et de théologie. Le bachelier peut ensuite préparer la licence afin d'obtenir le droit d'enseigner (licencia docendi : permission d’enseigner).
Après la Révolution française qui supprime les universités, le baccalauréat a été réorganisé par Napoléon Ier en 1808 pour les cinq disciplines d'alors (sciences, lettres, droit, médecine, théologie), avec les deux autres grades, la licence et le doctorat. Le baccalauréat devient alors un grade d'État. Le décret du 17 mars 1808 fixe les règles à suivre pour obtenir ces grades. Les deux nouveaux baccalauréats, baccalauréat ès lettres et baccalauréat ès sciences, s'inscrivent dans l'héritage de la maîtrise ès arts. En 1808 il n'y eut que 21 bacheliers.
En 1830, est introduite la première épreuve écrite et, en 1840, des mentions très bien, bien et assez bien. À partir de 1852, les baccalauréats ès lettres et ès sciences deviennent symétriques, alors qu'auparavant le baccalauréat ès lettres précédait le baccalauréat ès sciences. Il y avait au XIXe siècle suffisamment peu de candidats pour que les professeurs de l'université fassent eux-mêmes passer les épreuves, comme on le voit dans "Le Bachelier" de Jules Vallès. Ainsi, en 1885, il y avait pour l'Académie de Paris 878 bacheliers reçus au premier baccalauréat, et 776 au second baccalauréat.
En 1927 les baccalauréats ès lettres et ès sciences sont remplacés par le baccalauréat de l'enseignement du second degré dont les épreuves demeurent cependant durant longtemps encore organisées par les facultés des lettres et sciences humaines et les facultés des sciences.
Le "Bac" a connu plusieurs paliers dans sa diffusion parmi la population. Il était initialement destiné aux enfants de la bourgeoisie, et plus particulièrement aux jeunes de sexe masculin. La première femme à passer le baccalauréat est Julie-Victoire Daubié en 1861. Mais c’est à partir de 1924, lorsque les programmes secondaires pour garçons et filles deviennent identiques, que le baccalauréat s’ouvre largement aux filles.
Le second palier dans la hausse du nombre de bacheliers intervient à partir des années 1930, quand le lycée public devient gratuit (il était payant auparavant, sauf pour quelques rares boursiers comme Marcel Pagnol ou Georges Pompidou, par exemple). Cependant l’explosion du nombre de bacheliers intervient réellement à partir des années 1960-1970, quand le primaire supérieur (la partie du système scolaire réservée aux familles modestes) est supprimé au profit du collège unique (en 1975).
très intéressant cet article
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