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mardi 25 octobre 2011

Le secret du Turc mécanique

Le Turc mécanique ou l'automate joueur d'échecs est un canular célèbre construit à la fin du XVIIIe siècle : il s’agissait d'un prétendu automate doté de la faculté de jouer aux échecs.
Construit et dévoilé pour la première fois en 1770 par Johann Wolfgang von Kempelen, le mécanisme semble être en mesure de jouer contre un adversaire humain, ainsi que de résoudre le problème du cavalier, un puzzle qui exige de déplacer un cavalier afin d'occuper une fois seulement chaque case de l'échiquier.
Extérieurement, il a l’apparence d'un mannequin habillé d’une cape et d’un turban assis derrière un meuble d’érable. Le meuble possède des portes pouvant s’ouvrir pour révéler une mécanique et des engrenages internes, qui, lors de l'activation de l'automate, s'animent.

Turc Mécanique

Von Kempelen présente pour la première fois le Turc mécanique à la cour de Marie-Thérèse en 1770, et l'emmène avec lui pour une tournée à travers l'Europe qui dure plusieurs années. Pendant cette période, le Turc mécanique est exposé à Paris où il joue une partie contre Benjamin Franklin, et gagne !
Après la mort de Kempelen en 1804, son invention passe entre de nombreuses mains. Le secret de son fonctionnement demeure bien gardé, et bien que de nombreuses personnes suspectent un canular, il est difficile de le prouver. En 1809, le Turc mécanique, racheté par un bavarois, Johann Mälzel, bat facilement Napoléon Bonaparte à Schönbrunn, durant la campagne de Wagram.
Entre 1810 et 1820, Mälzel perfectionne le mécanisme du Turc et il le fait jouer en Italie, en France et en Angleterre, où il affronte l’un des grands précurseurs de l’informatique, Charles Babbage. Le Turc mécanique finit son périple dans un musée de la ville de Philadelphie. Il est détruit dans le grand incendie qui ravage la ville en 1854.

Le fils de son dernier propriétaire, Silas Mitchell, publia un livre dans lequel il révélait la vérité sur le Turc mécanique. Son secret découlait de la nature pliable des compartiments intérieurs du meuble, et du fait que la « machinerie » à l'intérieur du meuble n'en remplissait pas la totalité, créant un double-fond. À l'intérieur du meuble se trouvait un second plateau d'échecs, dont un vrai joueur se servait pour suivre la partie. Le dessous du plateau principal où jouait le Turc lui-même possédait un ressort sous toutes les cases, et chaque pièce contenait un aimant. Ce système compliqué était destiné à indiquer à l'opérateur quelle pièce avait été jouée, et où elle avait été déplacée. Il pouvait alors jouer à son tour en utilisant un dispositif spécial pouvant être inséré dans des trous du plateau secondaire, indiquant ainsi au Turc mécanique quelles pièces déplacer.
Au moins quinze experts et maîtres d'échecs avaient fait fonctionner le Turc mécanique durant son existence. De nombreux livres et pamphlets furent publiés, mais aucun ne devina la vérité totale à son sujet avant sa destruction.

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