Le Californian est un cargo-mixte transatlantique appartenant à la compagnie Leyland Line. Construit en 1901, c'est un navire de taille et puissance modestes principalement destiné au transport du coton.
Le 30 mars 1912, le Californian fait escale à Londres d'un périple à la Nouvelle-Orléans au cours duquel il a dû affronter une tempête qui a endommagé une partie de sa cargaison de coton. Il arrive ensuite à Liverpool d'où il doit repartir pour Boston le 5 avril.
Pour cette traversée, qui doit durer quatorze jours, le Californian ne transporte aucun passager. Sur la passerelle de navigation, Lord est accompagné de trois officiers et d'un apprenti : ce sont George Stewart (commandant en second ou chief officer), Herbert Stone (deuxième officier), Charles Groves (troisième officier) et l'apprenti James Gibson.
La traversée est sans histoire durant la première semaine. Le dimanche 14 avril, le trafic de messages radios s'accroît : plusieurs navires croisant dans la zone signalent en effet des glaces se trouvant anormalement au sud. Dans la journée, il avertit une première fois le Titanic, qu'il précède, de la présence de glaces. Le soir venu, Lord, fait stopper les machines et immobiliser le cargo, arrêté par un épais champ de glaces à 22 h 20. À 22 h 55, l'opérateur radio Cyril Evans avertit une nouvelle fois le Titanic du danger. Mais Jack Phillips, l'opérateur du Titanic, lui demande alors violemment de se taire car il est en communication avec Cape Race, devant rattraper le retard pris dans l'envoi de messages personnels des passagers suite à une panne des appareils, la veille. À la décharge de Phillips, Evans a oublié de débuter son message par le code spécifiant son caractère officiel et urgent. Finalement, à 23 h 30, Cyril Evans, qui est le seul opérateur radio à bord du Californian, éteint la radio pour aller se coucher, ce que fait également le commandant Lord à minuit.
À 23 h 40, le Titanic heurte un iceberg.
Comme il est de quart sur la passerelle, le troisième officier Groves croit apercevoir un paquebot au loin. Il prévient Lord qui lui conseille d'entrer en contact avec le navire par le biais de lampes morse. Le navire ne répond pas. De la salle des cartes, où il se repose, le capitaine l'observe également, mais déduit qu'il doit s'agir d'un cargo de la même taille que le Californian. Peu après, Groves note que les lumières du navire sont éteintes. Cela ne le choque pas dans la mesure où le fait d'éteindre les lumières la nuit était une pratique courante sur les lignes d'extrême orient où il avait travaillé. Il leur semble également probable que le navire ait été bloqué par les glaces et ait en conséquence éteint ses lumières pour que les passagers aillent se coucher.
Ayant conclu que la situation n'a rien d'anormal, Lord retourne se reposer, demandant à être réveillé au moindre signe suspect. Quant à Evans, il ne souhaite pas prendre le risque d'être à nouveau rabroué par Phillips et ne cherche donc pas à rétablir le contact radio avec le Titanic.
À bord du paquebot qui commence à couler, les officiers et de nombreux passagers aperçoivent les lumières d'un navire dont ils attendent en vain le secours. De plus, l'opérateur Jack Phillips ne reçoit aucune réponse à ses appels. Le capitaine Edward Smith ordonne alors à Boxhall de lancer des fusées de détresse et de communiquer avec le navire grâce à des lampes morse. Les fusées sont aperçues par Herbert Stone, deuxième officier du Californian, qui considère qu'il ne s'agit pas de signaux de détresse et que le navire informe juste qu'il est bloqué par les glaces. L'apprenti Gibson croît pour sa part apercevoir des signaux à la lampe morse et tente d'y répondre, mais les signaux n'ayant aucune signification, il conclut finalement qu'il s'agit du clignotement du feu du navire.
Lorsqu'une sixième fusée est envoyée, Gibson décide de prévenir le capitaine, qui se range à l'avis de Stone et juge inutile de réveiller l'opérateur radio. Selon lui, le navire est un cargo qui ne possède pas d'émetteur. Finalement, les feux du navire disparaissent : Stone prévient une dernière fois Lord de l'avancée de la situation, et celui-ci conclut que le navire a prévenu les navires alentours des glaces avant de partir.
À 3 h 30, Stone aperçoit à nouveau ce qu'il pense être des signaux de détresse. Il s'agit en réalité de tirs de fusées provenant du Carpathia venu secourir les naufragés. Il n'en fait cependant pas mention à Lord et continue sa veille. Le commandant en second Stewart prend la relève à quatre heures et est informé de la situation. Une demi-heure plus tard, il en informe Lord. Celui-ci, voyant le navire et pensant qu'il s'agit de celui qui a été vu la veille, considère que tout va bien. Au bout de quelque temps, les officiers décident de réveiller Cyril Evans pour qu'il en apprenne plus sur les fusées vues dans la nuit.
Ses questions reçoivent bien vite une réponse : le Frankfürt lui apprend que le Titanic vient de faire naufrage. Plusieurs autres navires confirment la nouvelle et transmettent les coordonnées du lieu du drame, que l'opérateur transmet au capitaine. Celui-ci s'exclame étrangement : "Non, ça ne peut pas être exact. Vous devez me trouver une meilleure position". Il fait ensuite mettre le navire en marche, mais pour une raison inconnue, se dirige d'abord dans le champ de glace, à l'ouest, avant de descendre vers la position du Titanic, qui se trouve hors des glaces au sud".
Vers 8 heures, le Californian arrive en vue du Carpathia qui finit de recueillir les derniers rescapés. Le cargo propose son aide et est invité à rester sur les lieux pour trouver d'éventuels survivants. Les recherches sont cependant infructueuses.
Après deux ou trois heures de recherches, le navire reprend sa route pour Boston.
À son arrivée à Boston dans la nuit du 18 au 19 avril 1912, Lord est accueilli par de nombreux journalistes, et est considéré, pour peu de temps cependant, comme un héros comparable à Arthur Rostron, le capitaine du Carpathia. Cependant, le témoignage d'un soutier du Californian, Ernest Gill, change tout. En effet, celui-ci donne une interview au Boston American, dans laquelle il explique avoir aperçu un grand navire qui tirait des fusées la nuit du naufrage. Pour lui, le navire ne peut-être que le Titanic.
Interrogé par la commission d'enquête américaine, Lord déclare avoir en effet vu un navire, cependant, il s'agit selon lui d'un cargo qui a stoppé pendant une heure avant de s'éloigner. Il déclare également que le Titanic se trouvait à une vingtaine de miles du Californian, tandis que le cargo qu'il a vu était à environ cinq miles. De plus, selon lui, le navire était de taille comparable à celle du Californian, ce qui ne correspond pas à la description du Titanic.
La commission d'enquête ne cherche cependant pas à en savoir plus sur le navire en question. Stanley Lord, accusé d'avoir manqué à son devoir en ne secourant pas le Titanic, sera relevé du commandement du Californian.
Le 30 mars 1912, le Californian fait escale à Londres d'un périple à la Nouvelle-Orléans au cours duquel il a dû affronter une tempête qui a endommagé une partie de sa cargaison de coton. Il arrive ensuite à Liverpool d'où il doit repartir pour Boston le 5 avril.
Pour cette traversée, qui doit durer quatorze jours, le Californian ne transporte aucun passager. Sur la passerelle de navigation, Lord est accompagné de trois officiers et d'un apprenti : ce sont George Stewart (commandant en second ou chief officer), Herbert Stone (deuxième officier), Charles Groves (troisième officier) et l'apprenti James Gibson.
La traversée est sans histoire durant la première semaine. Le dimanche 14 avril, le trafic de messages radios s'accroît : plusieurs navires croisant dans la zone signalent en effet des glaces se trouvant anormalement au sud. Dans la journée, il avertit une première fois le Titanic, qu'il précède, de la présence de glaces. Le soir venu, Lord, fait stopper les machines et immobiliser le cargo, arrêté par un épais champ de glaces à 22 h 20. À 22 h 55, l'opérateur radio Cyril Evans avertit une nouvelle fois le Titanic du danger. Mais Jack Phillips, l'opérateur du Titanic, lui demande alors violemment de se taire car il est en communication avec Cape Race, devant rattraper le retard pris dans l'envoi de messages personnels des passagers suite à une panne des appareils, la veille. À la décharge de Phillips, Evans a oublié de débuter son message par le code spécifiant son caractère officiel et urgent. Finalement, à 23 h 30, Cyril Evans, qui est le seul opérateur radio à bord du Californian, éteint la radio pour aller se coucher, ce que fait également le commandant Lord à minuit.
À 23 h 40, le Titanic heurte un iceberg.
Comme il est de quart sur la passerelle, le troisième officier Groves croit apercevoir un paquebot au loin. Il prévient Lord qui lui conseille d'entrer en contact avec le navire par le biais de lampes morse. Le navire ne répond pas. De la salle des cartes, où il se repose, le capitaine l'observe également, mais déduit qu'il doit s'agir d'un cargo de la même taille que le Californian. Peu après, Groves note que les lumières du navire sont éteintes. Cela ne le choque pas dans la mesure où le fait d'éteindre les lumières la nuit était une pratique courante sur les lignes d'extrême orient où il avait travaillé. Il leur semble également probable que le navire ait été bloqué par les glaces et ait en conséquence éteint ses lumières pour que les passagers aillent se coucher.
Ayant conclu que la situation n'a rien d'anormal, Lord retourne se reposer, demandant à être réveillé au moindre signe suspect. Quant à Evans, il ne souhaite pas prendre le risque d'être à nouveau rabroué par Phillips et ne cherche donc pas à rétablir le contact radio avec le Titanic.
À bord du paquebot qui commence à couler, les officiers et de nombreux passagers aperçoivent les lumières d'un navire dont ils attendent en vain le secours. De plus, l'opérateur Jack Phillips ne reçoit aucune réponse à ses appels. Le capitaine Edward Smith ordonne alors à Boxhall de lancer des fusées de détresse et de communiquer avec le navire grâce à des lampes morse. Les fusées sont aperçues par Herbert Stone, deuxième officier du Californian, qui considère qu'il ne s'agit pas de signaux de détresse et que le navire informe juste qu'il est bloqué par les glaces. L'apprenti Gibson croît pour sa part apercevoir des signaux à la lampe morse et tente d'y répondre, mais les signaux n'ayant aucune signification, il conclut finalement qu'il s'agit du clignotement du feu du navire.
Lorsqu'une sixième fusée est envoyée, Gibson décide de prévenir le capitaine, qui se range à l'avis de Stone et juge inutile de réveiller l'opérateur radio. Selon lui, le navire est un cargo qui ne possède pas d'émetteur. Finalement, les feux du navire disparaissent : Stone prévient une dernière fois Lord de l'avancée de la situation, et celui-ci conclut que le navire a prévenu les navires alentours des glaces avant de partir.
À 3 h 30, Stone aperçoit à nouveau ce qu'il pense être des signaux de détresse. Il s'agit en réalité de tirs de fusées provenant du Carpathia venu secourir les naufragés. Il n'en fait cependant pas mention à Lord et continue sa veille. Le commandant en second Stewart prend la relève à quatre heures et est informé de la situation. Une demi-heure plus tard, il en informe Lord. Celui-ci, voyant le navire et pensant qu'il s'agit de celui qui a été vu la veille, considère que tout va bien. Au bout de quelque temps, les officiers décident de réveiller Cyril Evans pour qu'il en apprenne plus sur les fusées vues dans la nuit.
Ses questions reçoivent bien vite une réponse : le Frankfürt lui apprend que le Titanic vient de faire naufrage. Plusieurs autres navires confirment la nouvelle et transmettent les coordonnées du lieu du drame, que l'opérateur transmet au capitaine. Celui-ci s'exclame étrangement : "Non, ça ne peut pas être exact. Vous devez me trouver une meilleure position". Il fait ensuite mettre le navire en marche, mais pour une raison inconnue, se dirige d'abord dans le champ de glace, à l'ouest, avant de descendre vers la position du Titanic, qui se trouve hors des glaces au sud".
Vers 8 heures, le Californian arrive en vue du Carpathia qui finit de recueillir les derniers rescapés. Le cargo propose son aide et est invité à rester sur les lieux pour trouver d'éventuels survivants. Les recherches sont cependant infructueuses.
Après deux ou trois heures de recherches, le navire reprend sa route pour Boston.
À son arrivée à Boston dans la nuit du 18 au 19 avril 1912, Lord est accueilli par de nombreux journalistes, et est considéré, pour peu de temps cependant, comme un héros comparable à Arthur Rostron, le capitaine du Carpathia. Cependant, le témoignage d'un soutier du Californian, Ernest Gill, change tout. En effet, celui-ci donne une interview au Boston American, dans laquelle il explique avoir aperçu un grand navire qui tirait des fusées la nuit du naufrage. Pour lui, le navire ne peut-être que le Titanic.
Interrogé par la commission d'enquête américaine, Lord déclare avoir en effet vu un navire, cependant, il s'agit selon lui d'un cargo qui a stoppé pendant une heure avant de s'éloigner. Il déclare également que le Titanic se trouvait à une vingtaine de miles du Californian, tandis que le cargo qu'il a vu était à environ cinq miles. De plus, selon lui, le navire était de taille comparable à celle du Californian, ce qui ne correspond pas à la description du Titanic.
La commission d'enquête ne cherche cependant pas à en savoir plus sur le navire en question. Stanley Lord, accusé d'avoir manqué à son devoir en ne secourant pas le Titanic, sera relevé du commandement du Californian.
Comment puis-je vous faire parvenir des propositions de sujets (dont je connais un bout de réponse) ?
RépondreSupprimerCordialement - Daniel
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci beaucoup votre message. C'est très gentil à vous :-)
Vous pouvez m'envoyer un email à cette adresse juliengs1402{at}gmail.com ou me joindre par message privé sur Twitter @LeSaviezVous
A très bientôt !
C'est une histoire incroyable ! J'espère que depuis on a trouvé une couleur pour les fusées de détresse.
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