
Durant l'hiver glacial de 1691/1692, Betty Parris et Abigail Williams se mettent - dit-on - à agir d'une curieuse manière : elles parlent une langue inconnue, se cachent, traînent des pieds en marchant. Les médecins consultés ne parviennent pas à identifier le problème ; l'un d'eux conclut même à une possession satanique.
Les notables de la ville pressent Betty et Abigail, puis les autres jeunes filles atteintes de manière identique de nommer ceux qui les ont maudites. Les jeunes filles se décident alors à donner des noms.
Trois premières femmes sont officiellement accusées de sorcellerie le 1er mars 1692 et mises en prison. D'autres accusations suivent. Les prisons se remplissent progressivement et un nouveau problème surgit : sans forme légitime de gouvernement, les accusés ne peuvent être jugés. Ainsi, aucun procès n'a lieu avant la fin mai 1692. Environ 80 personnes attendent leur procès dans les geôles.
Pendant l'été, la cour est en session une fois par mois. Une seule accusée est relâchée. Tous les autres procès se terminent par la condamnation à mort de l'accusé pour sorcellerie, aucun acquittement n'est prononcé. Seuls ceux qui plaident coupable et dénoncent d'autres suspects évitent l'exécution capitale. Une série de quatre exécutions a lieu au cours de l'été, avec la pendaison de 19 personnes, au nombre desquelles : un ministre du culte respecté, un ancien policier qui a refusé d'arrêter davantage de prétendues sorcières, et trois personnes disposant d'une certaine fortune.
Une seule des mises à mort ne s'accomplit pas par pendaison. Giles Corey, un fermier âgé de 80 ans, refuse de se défendre en justice. La loi prévoit dans ce cas l'application d'une forme de torture dénommée peine forte et dure, consistant à empiler une à une de larges pierres sur la poitrine du prévenu, jusqu'à l'écrasement ; après trois jours d'atroces douleurs, Corey meurt en persistant dans son refus de se défendre

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